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Témoignages d’un rescapé du commando Ali Khodja

Le commando Ali Khodja, célèbre et redoutable unité mobile de choc relevant de la Zone I, dans la wilaya IV historique, fait l’objet d’un ouvrage publié aux Éditions Rafar sous le titre ‘Dans les maquis de la liberté. Récit d’un rescapé du commando Ali Khodja’. Ce récit de 192 pages renferme des témoignages du moudjahid Abdelakder Blidi, dit Si Mustapha, recueillis par Aït Mouhoub Mustapha. Y sont sciemment détaillées des hauts faits de guerre et les batailles étant à la solde de ce commando tant redouté par les forces armées de l’ex-puissance coloniale. L’on y trouve citées, à titre indicatif, la bataille de Bouzegza, celles de Djamaâ et d’El-Karmoud ainsi que la bataille des Crêtes. Aussi, le récit livre des détails sur la première défaite de cette unité de combattants de l’ALN lors de l’accrochage de Bataâ. Il s’agit en somme d’une contribution à l’écriture de l’histoire de la guerre de libération nationale. À ce propos justement, le sociologue et historien Hassan Remaoun écrit dans la préface du livre : «Au-delà de la trame événementielle avec les hommes qui l’ont portée, avec courage et abnégation, mais aussi ses moments de déchirement virant parfois au tragique, cet ouvrage qui relate aussi en arrière-fond l’histoire personnelle et familiale de l’auteur ainsi que le contexte de la société coloniale, nous permet de réaliser le chemin parcouru par notre pays en quelques décennies d’indépendance». Hassan Remaoun n’a pas manqué de noter, par ailleurs, que l’ouvrage qui lui est soumis pour préface est écrit par «(…) un témoin privilégié de la guerre de libération nationale, mais aussi des premières années de l’indépendance (…) où l’auteur subira quelques déboires». Né en 1935 à Blida, Abdelkader Blidi a vécu une enfance «pénible», ponctuée par les sévices, l’injustice et les privations. Issu d’une famille modeste et pauvre, comme c’était le cas de la plupart des familles de la région. Il a dû travailler durement dès l’âge de 12 ans. Durant les années 1940, «manger à sa faim était un luxe que la majorité des Algériens ne pouvait pas se permettre», confie Si Mustapha dans ses témoignages. Dans une coopérative de colons à Boufarik, le moudjahid Abdelakder Blidi fait la connaissance de valeureux et authentiques militants du PPA, dont Souidani Boudjemaâ et Tayeb Djoughlali qui l’initient au nationalisme. C’est à cette époque, d’ailleurs, qu’il commence à se rendre compte «des conditions de la colonisation, de la nécessité de la lutte pour la liberté et du droit des autochtones à jouir de leur indépendance», que la colonisation n’est pas «une fatalité» encore mois «un système naturel» auquel l’on doit obéir, mais «un ordre infamant» infligé par la force de la répression et des artilleries. Abdelkader Blidi s’engage pleinement dans la lutte armée à Blida, avant de rejoindre Palestro, pour intégrer ensuite les rangs de l’ALN de la Zone VI, future wilaya IV, conduite par le colonel Amar Ouamrane. Le veillant combattant subira alors, tout comme ses frères de lutte, les aventures du combat au sein du mythique commando Ali Khodja. Le maquis fut tout de même pour lui une source d’instruction. Dans ses rangs, il apprit «les valeurs de l’humanisme, le sens de la liberté, de la dignité et du devoir suprême». L’indépendance de l’Algérie «ne pouvait aucunement être remise en cause du fait que la nuit coloniale fût terrible pour la majorité des Algériens», insiste Mustapha Blidi, qui faisait partie de l’équipe ayant reprit le flambeau autour du commandant Azzedine à la tête du commando Ali Khodja.

Djemaa T.

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