Site icon La Dépêche de Kabylie

Regroupement des aviculteurs

Sans raison apparente pour le consommateur, le prix du poulet de chair est passé, en deux ou trois semaines, de 240 à 400 DA/le kilo, idem pour le prix du plateau d’œufs qui grimpa aussi en un clin d’œil de 210 à 380 DA, voire plus.

L’aviculteur qui déclare que cette situation ne l’arrange pas, évoque à son tour l’indisponibilité de l’aliment du bétail et son prix en dents de scie.

Pour débattre de ces problèmes propres à la filière avicole et tenter de leur trouver une solution, la direction des services agricoles de la wilaya a organisé, dans l’après-midi d’avant-hier, dans la petite salle de la Maison de la culture Taos Amrouche, une réunion de tous les intervenants en amont et en aval dans la filière avicole, c’est-à-dire les aviculteurs eux-mêmes, les fournisseurs d’aliments du bétail, les responsables des abattoirs avicoles et surtout les agents communaux de vulgarisation (ACV) qui ont pour mission de communiquer l’essentiel de la réunion aux aviculteurs absents.

Pour Kacemi Kamal, président de l’association des aviculteurs de Béjaïa, le but de la réunion est d’organiser la filière avicole dans son ensemble par la création d’une coopérative avicole de la wilaya.

Il y a un noyau d’aviculteurs décidés à lancer à partir d’aujourd’hui les bases de cette coopérative. Une fois mise sur pied, cette coopérative permettra aux aviculteurs, entre autres, de réguler le marché du poulet et de l’œuf, de faire des achats groupés et de négocier avec force le prix et la disponibilité de l’aliment du bétail et de les stabiliser, d’avoir la disponibilité permanente des médicaments, de recruter par exemple un vétérinaire pour suivre de près les poulaillers.

La coopérative permettra aussi et surtout de stabiliser à longueur d’année le marché du poulet et de l’œuf. Intervenant à son tour, M. Lounès Bouraoui, aviculteur et membre du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, met en avant le problème de la contamination des poulaillers qu’il faut éradiquer par la vaccination systématique des poulets et des poules.

Il évoque également l’approvisionnement en aliments du bétail qui est très irrégulier sur le plan de la qualité et de la quantité. Et l’aviculteur n’a que le choix d’acheter ce que son fournisseur lui propose quel qu’en soit le prix et quelle qu’en soit la qualité. Et cela se répercute sur le prix de revient du poulet et donc sur son prix de vente.

Il espère que la coopérative viendra à bout de tous ces problèmes, en stabilisant enfin le prix du poulet et de l’œuf, tout en mettant fin à ceux qui activent dans l’informel qui faussent les calculs en matière des prix des intrants avicoles. Pour M. Tayebi, qui est aussi aviculteur et président du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, la filière avicole a tout le temps été dans une situation alarmante.

Même si actuellement le prix des produits avicoles est élevé, l’éleveur professionnel n’est pas à l’aise et n’est pas rassuré parce qu’il ne sait pas de quoi sera fait demain. Le Conseil qui a un rôle consultatif n’est pas contre ceux qui activent dans l’informel, mais il milite pour qu’ils régularisent leur situation pour qu’on puisse faire la traçabilité des produits qu’ils mettent sur le marché. «Il y a trop de négligences. Il est temps de s’organiser», a insisté le directeur de la DSA, en l’occurrence Laïb Makhlouf, présent à cet événement.

Pour Haddadi Rachid, chef-service statistiques à la DSA de Béjaïa, s’organiser en coopérative s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique du secteur agricole à Béjaïa, dont les responsables veulent «redynamiser toutes les filières agricoles par la réorganisation et l’apport d’un appui scientifique et technique aux agriculteurs dans tous les domaines, en vue d’optimiser les productions».

Pour améliorer la qualité de la production et réaliser une belle performance, ce responsable insiste sur «l’application stricte et vigoureuse des itinéraires techniques». Il est à noter que la wilaya de Béjaïa compte plus de 500 établissements d’élevage de poules pondeuses, dont l’effectif est estimé à 1 490 630 sujets, selon notre source. Plus de 1 000 autres établissements se spécialisent dans le poulet de chair avec un effectif de plus de 3 millions de sujets.

La production enregistrée cette année avoisine les 149 493 qx, a-t-on appris du service statistique de la DSA. La wilaya de Béjaïa se positionne à la 4e place à l’échelle nationale dans l’activité avicole. Elle alimente le marché national, essentiellement, par le poulet de chair et l’œuf de consommation.

B. Mouhoub et Boualem Slimani

Quitter la version mobile