Abane Ramdane, l’architecte, le concepteur et le combattant

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Abane Ramdane a été assassiné le 27 décembre 1957 par ses compagnons d’armes, ses frères dans la révolution et ses, en principe, subordonnés, à Tetouan au Maroc. Il était l’architecte, le concepteur et le fin génie de la guerre de libération.

Par S. Ait Hamouda

Il a avec Ben Mhidi organisé, en plein maquis algérien, à la Soummam, le congrès qui porte ce nom, à la barbe du colonisateur. Abane Ramdane a su regrouper et unir au sein du FLN l’ensemble des courants politiques pour lutter contre la domination française.

Principal organisateur du congrès de la Soummam, il trace les grandes lignes du mouvement révolutionnaire consistant à créer un État dans lequel l’élément politique l’emporte sur l’élément militaire, et a opté pour le pluralisme politique et linguistique en Algérie.

Il se consacre également à organiser et à rationaliser la lutte, et à rassembler toutes les forces politiques algériennes au sein du FLN pour donner à la «révolution» du 1er novembre la dimension d’un grand mouvement de résistance nationale.

Secondé par Benyoucef Benkhedda, il impulse la création d’El Moudjahid, le journal clandestin de la Révolution, qui prend la suite de Résistance algérienne, ainsi que de l’hymne national algérien Kassaman (en contactant lui-même le poète Moufdi Zakaria).

Par ailleurs, il appuie la naissance des organisations syndicales ouvrière (UGTA), commerçante (UGCA) et estudiantine (UGEMA), qui deviendront, elles aussi, un terreau pour la rébellion.

Abane n’est pas seulement un intellectuel, par ses conceptions justes et imparables, surtout lorsqu’il impose la primauté du politique sur le militaire et l’intérieur sur l’extérieur, mais aussi un combattant forcené, et un stratège hors pairs.

Il eut l’idée de mettre en place des structures digne d’un pays en guerre pour recouvrer sa dignité, sa souveraineté et sa liberté à l’instar d’autres pays de la planète. Une équipe nationale, un orchestre de musique et une troupe théâtrale, qui ont sillonné le monde pour montrer que l’Algérie a une culture, un sport, une littérature, une peinture qui sont singuliers.

Donc contrairement à ceux qui disent l’Algérie c’est la France, lui il a dit et inscrit dans le fronton de ce pays : l’Algérie n’est pas et ne sera jamais la France. Il est mort ce jour du 27 décembre 1957 tué par les siens. Mais son message, son crédo, ses mots d’ordres demeurent plus présents que jamais.

S. A. H.

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