Les tares du secteur des finances diagnostiquées

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L’organisation de la profession, telle est l’idée unanime avec laquelle sont sortis les experts lors de la table ronde sous le thème “Le rôle des bureaux d’études dans l’activité conseil et assistance”, tenue hier au siège du journal El-Moudjahid. En effet, la profession connait une anarchie depuis notamment l’apparition des bureaux d’études privés dès la fin des années 80. Dans son intervention M. Serrari, expert-consultant à Algerian international consult depuis 20 ans, a retracé la situation de la profession. Ainsi dira-t-il “le terrorisme a porté un coup dur à la profession, beaucoup de bureaux avaient fermés leurs portes et les experts dans leur majorité ont quitté leur pays pour s’installer en Europe et aux Etats-Unis.Le potentiel humain existe mais son exploitation fait défaut malgré que le secteur constitue un élément moteur pour la modernisation du pays”, ajoutera-t-il. “L’anarchie qui caractérise le secteur est le fait des gens du métier”, a dit l’expert. “Des personnes ont ouvert des bureaux alors qu’ils n’ont rien à voir avec la profession.”Les experts présents ont réitéré la nécessité de l’organisation de la profession où une charte de déontologie sera adoptée et les honoraires fixés. Concernant les bureaux d’études étrangers en Algérie, M. Serraï dira “qu’ils ont envahi la scène, bien qu’ils n’obéissent pas aux honoraires adoptés par les nationaux”.La compétence de nos experts n’est pas à démontrer, il ont prouvé leurs capacités à faire face lors des séismes de Chlef et de Boumerdès, poursuit-il. “Beaucoup d’entre eux ont réussi à l’étranger dont la reconnaissance des organisations internationales. En la matière l’Algérie est également sérieusement acceptée en Afrique”, affirme-t-il encore. Pour le marché des services que constitue le secteur, l’Algérie est le seul pays arabe à ne pas exporter les services, selon les intervenants. Un secteur qui ne draine pas d’argent, pour le pays jusqu’à présent. Il doit s’ouvrir, notamment que l’adhésion de l’Algérie à l’OMC est proche.Concernant les bureaux d’études étrangers, ils obtiennent d’importantes part du marché, avec des pressions multidimensionnelles. Au moment où le bureau d’étude doit être neutre même sur le plan psychologique, on dévalorise tout ce qui est national, estiment encore les experts.Le secteur connaît une corruption énorme.”S’agissant de la relation entre les étrangers et les nationaux, un accompagnement national est nécessaire pour le travail des bureaux étrangers. Intervenant en tant que consultant en création d’entreprises, M. Abdelawi dira que “l’encadrement de l’entreprise est très faible au moment où des diplômés universitaires sont au chômage”Le marché des services est donc mal organisé et ses professionnels ont réitéré le besoin d’une plate-forme et des rencontres afin de mieux se connaître.

Naïma B.

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