Deux nouvelles agglomérations relevant des municipalités de Thenia et de Zemmouri, Tamsaout et l’ex-Tournier en l’occurrence, ont été raccordées récemment au réseau du gaz de ville. Mais cet hiver sera encore dur pour de nombreuses autres localités de la wilaya de Boumerdès. Le problème se pose particulièrement dans les communes de Timezrit, Afir, Taourga, Ouled Aissa Et Kherrouba, où les projets lancés par la SDE, il y a plus de deux ans, sont au point mort. Le réseau de gaz de ville ne couvre ce département à présent qu’à hauteur de 42%, même pas au profit de la moitié de la population estimée à 850 000 âmes. Un taux jugé très faible par rapport à celui de nombreuses autres régions du pays, où le taux a même atteint 80%. Le wali Madani Fouatih refuse carrément, en tout cas, les deux principales causes de ce flagrant retard, évoquées par la direction de tutelle, à savoir «le manque de financement et l’opposition des propriétaires terriens». «Cessez d’évoquer ces justifications d’un tel retard inacceptable pour qu’on mette fin définitivement aux souffrances de la population», avait martelé ce commis de l’État lors des deux derniers conseils de wilaya, en s’offusquant notamment de la mauvaise gestion du budget des plans sectoriels de développement. Les habitants des zones montagneuses, à l’instar de celles d’Afir, Timezrit ou Iwaryachen, surplombant Naciria, où les projets sont toujours à la traîne, redouteront encore par conséquent les éventuelles intempéries de cette saison hivernale. «Lors des tempêtes de neige, nous souffrons de la pénurie des bonbonnes de gaz que nous utilisons pour la cuisine et le chauffage», témoigneront avec tristesse des chefs de famille de la première commune citée. Ils se rappelleront des souffrances déjà vécues durant plus d’une dizaine de jours, suite aux interminables chutes de neige de fin janvier 2012, ayant bloqué l’arrivage des quantités suffisantes de bouteilles de gaz vers les points de vente. «Nous nous approvisionnons dès maintenant en bonbonnes de gaz car à chaque changement climatique, celles-ci font l’objet d’une forte spéculation», s’alarmeront d’autres villageois. Lorsque Boumerdès a accédé au rang de wilaya en 1984, le taux d’alimentation des foyers en gaz butane était de 17%. Un chiffre qui a seulement doublé en 30 ans, a-t-on constaté avec dépit.
Salim Haddou
