La zone d’activité de Fenaia, un site proposé pour accueillir l’activité économique, ressemble à un no man’s land, planqué au milieu de nulle part. Laissée à l’abandon, elle est le royaume des herbes folles. A telle enseigne que l’on oublie presque son existence. Sa création faut-il le rappeler, remonte à l’année 1985. Plus de trois décennies plus tard, on est toujours à la case départ. Pas l’ombre d’un aménagement à l’horizon, susceptible de laisser entrevoir un quelconque investissement. «Nous avons passé notre temps à boire du pétrole, oubliant que notre avenir passe obligatoirement par l’innovation et la création de richesse», dira un citoyen du village Ilmaten. Durant la mandature de la précédente assemblée communale, coïncidant avec le début des années 2000, un membre de l’exécutif municipal, interrogé à ce sujet, a clairement fait état de la volonté de l’APC de dépoussiérer ce dossier, prélude à sa relance. La suite, on la connait. Plusieurs staffs se sont succédé aux commandes de la municipalité, tandis que le fameux projet, lui, reste toujours au point mort. Pire, sa relance n’est même pas inscrite à l’ordre du jour. «Au lieu d’être un levier de croissance et du développement, notre commune, à l’instar de la majorité des circonscriptions, se vautre dans une posture de passivité, se contentant de gérer les maigres subventions que l‘Etat central lui verse périodiquement», souligne un cadre de l’éducation de Fenaia. Bien des citoyens de la commune ont fait part de leur étonnement qu’un tel gisement de richesse ne soit pas mis à profit, pour sortir la région de l’ornière. «L’avenir appartient à l’investissement et à la création de valeur ajoutée. Il n’y a pas d’autres voies de salut et cela n’échappe sûrement pas à l’intelligence de nos responsables, lesquels tergiversent pourtant pour franchir le pas», se désole un habitant de Fenaia, fonctionnaire de son état.
N Maouche