Tazrout a tout et rien !

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Tazrout, l’une des plus grandes agglomérations de la commune de Bouderbala, est située à quelque dix kilomètres du chef-lieu de la municipalité et à quelque cinquante kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bouira.

Perché sur les monts de Lakhdaria, Tazrout est le haut village de la commune de Bouderbala. Pour y accéder, on doit emprunter le CW2 menant vers Boukram. Cependant, la route y est cabossée et sérieusement dégradée. Pour y remédier, les services des travaux publics (DTP) ont lancé une opération de réfection laquelle a porté sur le confortement de la chaussée en certains endroits sérieusement endommagés, mais elle présente encore des crevasses et des affaissements. Aussi, tout au long de la route menant à Tazrout, des ordures ménagères jonchent les bas coté et des détritus s’entassent en contre bas de la route. La localité manque de commodités nécessaires pour une vie décente. Les habitants ont, pour leur grande majorité, bénéficié de l’aide à l’habitat rural. Toutes les constructions sont en dur. Une partie de la localité a bénéficié du projet de réalisation d’un réseau d’assainissement, mais les travaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois. Les citoyens, dépités suite à cette situation, dénoncent le refus de certains propriétaires de terrains qui freinent l’avancement des travaux en refusant le passage de la conduite principale sur leurs terres. Concernant le réseau d’électricité, l’agglomération y est raccordée dans sa totalité, néanmoins le réseau de l’éclairage public y est compétemment défaillant. C’est ce qu’ont confié les habitants en précisant que peu de lampadaires sont opérationnels.

Les travaux des réseaux d’assainissement et d’AEP à l’arrêt depuis des mois

Aussi, les mêmes habitants dénoncent les coupures récurrentes du courant électrique en été comme en hiver. Concernant le gaz de ville, un projet dans ce sens a été réalisé, mais le gaz n’est pas, encore, mis en service pour des raisons inconnues. Quant à l’AEP, le projet a été lancé au début de l’année 2016, cependant il est à l’arrêt depuis juin dernier dans ladite localité. Le même problème se pose, aussi, dans les bourgades de Talamlit, Haouch Semmar, de Matoussa, de Mizab et d’Ouled Belaid. Les routes secondaires ne sont pas bitumées surtout celles de la localité de Mizab. Dans ce village, les responsables locaux ont ouvert une annexe administrative, pour gérer les besoins et les préoccupations des citoyens. Des jeunes nous ont informés du passage de la fibre optique dans l’agglomération et relie Boukram. Or, ils ne bénéficient pas de cette nouvelle technologie. Ils ajoutent que, dans certains endroits, il n y même pas de couverture de réseau de téléphonie mobile. Par ailleurs, les élèves du cycle primaire poursuivent leurs études à Ouled Belaid et ceux du moyen sont affectés à Sebkhi, une agglomération relevant de la commune de Boukram. En outre, A Tazrout, un centre de soins existe, mais il est fermé à la population parce que l’enceinte sanitaire est attribuée à un citoyen qui l’occupe comme demeure. Les citoyens doivent, alors, se déplacer à Sebkhi pour recevoir des soins, se faire ausculter ou vacciner. Tous les citoyens, rencontrés sur les lieux, affirment que leur localité est marginalisée livrée à elle-même. «Aucun responsable local ne visite notre bourgade, sauf durant les préparatifs des élections locales», s’accordent à dire le villageois. Un manque d’infrastructures de loisirs est aussi signalé.

Le centre de soins fermé, squatté par un citoyen !

En effet, les jeunes n’ont pas d’endroits où se défouler et se détendre. Ils n’ont même pas un terrain de proximité ou une petite aire de jeu pour se regrouper et organiser une rencontre footballistique. En effet, a longueur de journée, ils sont livrés à la lassitude et à l’oisiveté. Leur seul lieu de rendez-vous demeure le café-maure. Certaines commodités et infrastructures de base restent un rêve pour cette population que les élus locaux et les services concernés sont appelés à prendre en charge. La population vit de l’agriculture et particulièrement de l’oléiculture. Une activité qui prédomine dans toute la région de Tazrout. En effet, les oliveraies s’étendent jusqu’aux villages relevant de la commune de Boukram. En l’absence d’huileries dans la localité, les citoyens transportent leurs récoltes à une huilerie située à l’entrée ouest de la ville de Lakhdaria. Les habitants de ladite localité, rencontrés lors d’une virée dans la région, ont tenu à interpeler les autorités et les élus locaux sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien et dont ils espèrent une prise en charge dans les meilleurs délais.

A. B.

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