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Les activités sportives en déclin

S’il existe une commune où les activités sportives n’ont pas droit de cité c’est bien celle d’Ath Laâziz, une circonscription implantée au nord de la ville de Bouira. En effet, depuis plus d’une année aucune activité sportive n’a eu lieu. Même si une association sportive ASCAL existe dans la localité, celle-ci n’active pas actuellement. L’ASCAL renferme trois sections, le karaté do, le kick-boxing et le football. Pour rappel, la section de karaté do dirigée par Abdellaoui Rabah — pendant presque dix ans — a réussi un très bon palmarès que ce soit en championnat de wilaya ou en national. D’ailleurs, l’ASCAL a donné plusieurs champions nationaux. Ainsi l’ont été les frères Amiri Omar et Bouzid, lesquels ont presque dominé leurs catégories, notamment au championnat de la wilaya de Bouira que ce soit en kumité ou en kata. Cependant, le laxisme des dirigeant de ladite association et la sourde oreille des responsables locaux ont engendré la disparition de la section. D’ailleurs, le club n’active plus à Ath Laâziz et ce sont quelque 150 athlètes qui se retrouvent actuellement sans salle de sport et sans entraîneur. A défaut d’une prise en charge de la part des services concernés, de ceux de l’ASCAL et des autorités locales, les athlètes ont fini par plier bagages en allant s’entraîner dans les salles de Bouira. Pour d’autres jeunes, c’est le désespoir. “J’ai pratiqué le karaté-do pendant une dizaine d’années, depuis la dissolution de notre section, nous sommes livrés à nous-mêmes et je vous assure que la plupart des athlètes sont pris dans les rets du tabagisme et l’alcool. Et bien que nous ayons essayé à plusieurs reprises de relancer notre club, cela n’a pas abouti…”, a déclaré un ex-karateka. A souligner que le moniteur de la section de karaté-do, en l’occurrence Abdellaoui Rabah, n’a pas été payé par les dirigeants de l’ASCAL et cela depuis qu’il occupe le poste d’entraîneur de la section. Une autre section a été créée en 2003 : c’est celle du kick-boxing avec plus de 60 athlètes. Malheureusement, cette dernière a connu le même sort que celle du karaté. Faute de moyens d’entraînement, les dirigeants de la section ont préféré jeter l’éponge puisque, selon quelques jeunes, “les responsables de l’association refusent d’aider les jeunes par quelques moyens les plus rudimentaires comme l’acquisition de gants et les sacs de boxe”. Résultat, les boxeurs préfèrent les rings des salles de Bouira. A noter que des sportifs ont adressé des requêtes aux responsables de la commune d’Ath Laâziz afin d’intervenir pour remettre les choses en l’ordre, mais en vain. L’absence d’infrastructures est l’autre problème qui se pose avec plus d’acuité. En effet, les jeunes s’interrogent sur le sort de leur commune dont le nombre d’habitants avoisine les 15 000 âmes et qui n’est toujours pas pourvu d’un stade communal. A ce titre, il est utile de rappeler que la commune d’Ath Laâziz a bénéficié de plusieurs enveloppes financières afin “d’exécuter sur le terrain” le souhait des centaines de jeunes villageois et qui est de jouer un jour une partie de football dans un stade réalisé dans les normes. A souligner qu’un projet a été lancé par l’ex-exécutif communal au village Ikassarien pour la réalisation d’un stade, mais le projet se trouve actuellement à l’abandon en dépit du milliard de centimes qui a été débloqué. Un autre espace déjà aménagé a connu le même sort, bien que l’actuel exécutif communal ait lancé des opérations d’aménagement et d’extension dudit espace implanté à la localité de Malla avec une enveloppe qui dépasse les 500 millions de centimes. Le dépôt de tas de gravats et de remblais sur ce terrain par un entrepreneur fait que “nos enfants ne joueront jamais au football”, lance un jeune en colère. Pour ce qui concerne les salles de sport, la circonscription d’Ath Laâziz a lancé un projet de réalisation d’une salle sise dans la localité de Malla pour une bagatelle de 800 millions de centimes et les travaux sont en voix d’achèvement. En somme, et même si l’activité sportive se trouve à présent en détresse, il est cependant attendu que d’ex-dirigeants et sportifs, soucieux de leur commune, s’organisent et relancent les sections prochainement.

A. F.

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