Jalousement gardé et préservé à travers les siècles, dans les tréfonds de la mémoire collective, Yenayer est aujourd’hui revendiqué et assumé. Solennelle et fastueuse, la célébration du jour de l’an Berbère se mue en obsession commémorative et s’étale sur plusieurs jours. On festoie, on organise des agapes, on convoque la mythologie et la mémoire historique. Le tout, dans un élan de retrouvailles et de cohésion. L’association «Horizons», s’est préparé sans relâche et d’arrache-pied, pour être au diapason de ce rendez-vous de Yennayer 2967. Durant toutes les festivités, étalées du 11 au 14 janvier, le visiteur peut contempler et admirer un village berbère reconstitué à l’identique, avec toutes ses composantes. Pour mieux mettre en exergue la symbolique et la portée de ce patrimoine ancestral, le plus fédérateur de la mémoire amazighe, des caravanes, venues de divers horizons, sont conviées à parader à travers l’artère principale de la ville d’Ighzer Amokrane. On signale également la participation des troupes touarègues, et d’autres de Ghardaïa, Tizi-Ouzou, et d’Akbou, ainsi que des cavaliers de l’association organisatrice. Comme ce rendez-vous est une fête de communion, d’opulence et d’agapes, il sera offert aux convives un repas traditionnel. En effet, «Imensi N’yennayer» est prévu la veille du 1er jour de l’an amazigh à l’école primaire «Touahri Arezki» de la ville. L’aspect festif n’est pas occulté non plus. En effet, un gala est proposé ce samedi à la maison de jeunes. On annonce, aussi, la participation des chanteurs Yacine Yefsah et Faouzi Saidi, ainsi que la troupe Asurif. «Le premier jour de l’an amazigh est l’un des puissant dénominateur commun de la symbolique culturelle et historique de l’Algérie. Il est temps de lui donner un statut officiel, pour réparer une injustice et un déni historique, qui n’ont plus raison d’être», revendiquent en chœur les kabyles.
N. Maouche