Lors de sa première sortie officielle après sa reconduite à la tête du MPA, effectuée hier à Chlef, Amara Benyounès s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité, politique, économique et sociale du pays.
D’emblée, l’ancien ministre a considéré que l’Algérie pour cette année en cours doit relever deux défis : le premier est «économique» et le second «sécuritaire». Le président du MPA a dressé aussi l’état des lieux sur le plan économique : «On est un pays qui dépend du pétrole, dans la crise qui sévit, on a perdu plus de 70% de nos ressources».
Un constat qui nécessite «des réformes profondes» selon lui. Dans ce sillage, il a indiqué que les réformes qui s’imposent peuvent ne pas plaire à tout le monde et peuvent être sévères, «mais la protestation ou la manifestation doit être pacifique», a-t-il insisté en faisant référence aux derniers événements de Béjaïa. «La manifestation est un droit incontestable pour tous les Algériens, à condition qu’elle soit pacifique, la violence ne conduira pas à la démocratie mais engendre la destruction. Les frères qui n’approuvent pas la politique de l’Etat, c’est leur droit absolu, mais leur opposition doit être pacifique et d’une manière démocratique. Notre priorité, c’est la stabilité du pays et l’unité du pays», a-t-il insisté.
L’informel gangrène notre économie
Le président du MPA, depuis Chlef, a réitéré son soutien au Président Bouteflika «malgré les critiques», dira-t-il. Revenant sur son programme, qui a été d’ailleurs approuvé lors du dernier congrès du parti, Amara Benyounès a insisté avec énergie sur la nécessité «d’intégrer la valeur du travail au cœur du projet de société».
Il a en outre, appelé les Algériens «à travailler et à ne plus compter sur les aides de l’Etat». En outre, lutter contre l’informel qui gangrène l’économie nationale est une priorité pour le parti réitérera t-il. L’ancien ministre de commerce a révélé «que 60% du commerce en Algérie se fait dans le cadre de l’informel». Régler le problème du foncier tient également à cœur le président du MPA. Dans le volet politique, Amara Benyounès a considéré que «le taux de participation à l’élection déterminera leur crédibilité ainsi que la légitimité des institutions qui en résulteront». Pour l’occasion, il a appelé les Algériens à voter en masse.
Dans le même sillage, il n’a pas manqué l’occasion pour tacler l’opposition, notamment ceux qui appellent au boycott, en se posant la question : «C’est quoi leur solution ? La rue ? La violence ?». Le président du MPA a fait savoir, par ailleurs, que son parti n’a de problème avec aucun parti et que lui personnellement, il n’a de problème avec aucune personnalité politique en Algérie. Pour clôturer, M. Benyounès a incité ses militants à entreprendre une campagne électorale «propre» et à «élever le niveau du débat politique».
Kamela Haddoum