La neige est tombée abondamment hier en haute montagne. Elle a même largement atteint les basses plaines.
D’ailleurs, les chefs d’établissements scolaires ont pris leurs devants en fermant les écoles, les collèges et les lycées, notamment là où les élèves étudient les mardis après midi. Dans la commune de Draâ El-Mizan, la poudreuse a atteint en début de matinée une couche d’environ dix centimètres sur les hauteurs de Tazrout, Ichoukrène, Sanana, Henia… Les transporteurs ont pris d’assaut les stations services pour s’approvisionner en carburants. De même, une tension a été observée sur le gaz butane. Bien que nombreux sont les villages qui ont bénéficié du gaz naturel, les citoyens craignent des coupures inattendues. A Frikat, tous les villages de haute montagne sont déjà habillés d’un manteau blanc, notamment Ath H’Niche, Ath Ali et Ath Boumaâza. Un adjoint au maire de la municipalité dira qu’en plus des engins de la commune, les privés ont, eux aussi, déployé leurs moyens. « Le village le plus touché jusqu’à présent est Ath Boumaâza. La circulation vers cet endroit, à quelque 1300 mètres d’altitude, est quasiment coupée. Justement, sur cette route qui va de l’ex domaine agricole «Amirouche» sur 9 kilomètres vers ces villages, nos procédons à dégager le passage, notamment pour permettre aux enfants de regagner leurs domiciles. En tout cas, notre plan Orsec est mis en place. Nous demandons à nos concitoyens à rester chez eux et ne se déplacer qu’en cas d’extrême urgence parce que l’épaisseur de la neige grossit au fil des heures, d’autant plus que le bulletin météo annonçant des pluies et des neiges qui, normalement devrait expirer demain ( ndlr, aujourd’hui) à six heures du matin est prolongé jusqu’à dix-heures », enchaînera le même membre de l’exécutif communal. Par ailleurs, se remémorant les blocages de 2012, les citoyens de la région s’affairent à faire leurs provisions. D’ailleurs, il a été donné de constater que les supérettes de la région et les magasins d’alimentation ont été assaillis par des foules nombreuses. « Vous savez dans notre pays, tout est possible. Qui ne se rappelle pas de l’hiver 2012 quand la bonbonne de gaz avait été vendue à 1200 dinars? Donc, il vaudrait mieux prendre ses dispositions avant que la situation ne se complique », déclarera cet habitant accosté devant la nouvelle supérette de Ain Zaouia sur la RN30 vers Boghni, en train de pousser un chariot plein à craquer de denrées alimentaires. « On se croirait à la veille d’un quelconque soulèvement. Tout le monde est affolé. Pourtant, il y a quelques jours seulement, tout le monde a prié pour que la pluie tombe. Laissons la nature faire ce qu’elle a à faire », ironisera ce jeune étudiant qui observait cette cohorte de chariots sortir de ce supermarché. En définitive, dans l’après-midi, la ville de Draâ El-Mizan et sa périphérie, pourtant situées en basse montagne, ont déjà enregistré une couche d’à peu près six centimètres. Et la journée est encore longue. En dépit de la crainte observée ici et là c’est tout de même une véritable joie qui a été constatée sur les lieux, notamment au sein des jeunes qui s’amusaient avec les premières boules de neige.
Amar Ouramdane