Après une fermeture qui aura duré six longues années, le tribunal de Sidi Aïch, situé au cœur de l’agglomération du chef-lieu communal, a rouvert ses portes au cours de ces dernières semaines. Mis à sac et incendié dans le tumulte des émeutes qui ont secoué, au tout début de l’année 2011, plusieurs localités du pays, la structure a été livrée à l’abandon pendant des lustres, avant de faire l’objet d’une opération de restauration et de réhabilitation. Durant toutes ces années, les prestations de cette juridiction ont été délocalisées au niveau de l’ex-tribunal d’Akbou, sis dans l’ancienne ville. «Nous avons vécu une longue période de galère. En sus de l’éloignement, nos incessants déplacements ont été rythmés par les encombrements du trafic routier et les fermetures de routes. Aujourd’hui, c’est une véritable délivrance», soupire un avocat, tenant un cabinet au quartier «Timzeghra», sur la rive droite de la Soummam. Pour les citoyens de Sidi Aich, comme pour la population des communes limitrophes, la réouverture de ce tribunal sonne comme une résurrection. «Pour avoir eu à effectuer de multiples déplacements jusqu’à Akbou, je peux attester que la reprise du service au niveau de notre tribunal nous libère d’une situation intenable et nous procure un immense sentiment de soulagement», confesse un retraité résident au quartier «Les Cavaliers». «La moindre démarche administrative ou judiciaire prenait les allures d’une course d’obstacles. C’est un bonheur de réaliser que tout cela soit fini», se réjouit un citoyen de la commune de Sidi Ayad. Les justiciables issus des communes reculées, comme Akfadou, Tifra ou Chemini, ont été encore plus pénalisés par cette délocalisation. Désormais, ils peuvent savourer la fin du cauchemar. «C’est comme si on nous extirpait du fond d’un précipice. C’est fou de devoir rallier à plusieurs reprises le tribunal d’Akbou, pour un simple document administratif. Il nous appartient plus que jamais de tirer les enseignements du passé, pour ne pas retomber dans les mêmes travers», affirme un citoyen de Tibane.
N. M.
