En marge des festivités de Yennayer auxquelles ont pris part le wali de Bouira et le ministre de la Jeunesse et des Sports, le comité inter-villages d’Illiten, commune de Saharidj, a remis une plate-forme de revendications au wali pour lui faire part des besoins urgents des différents villages de la localité d’Illiten. En premier lieu, les villageois ont expliqué pourquoi de nombreuses familles avaient quitté leur village pour se rendre dans les communes d’El Adjiba et de Bechloul : «Lors des inondations de 1972 et 1974, les habitants de notre village se sont enfuis vers leurs terres situées dans les communes d’El Adjiba et Bechloul particulièrement, de peur de voir l’effondrement du barrage hydroélectrique situé en amont. A l’époque, l’Etat n’avait pas les moyens de les reloger et ces citoyens se considèrent toujours comme «hôtes» dans les différentes communes et ne se sont jamais impliqués dans les assemblées communales et wilaya, d’où un retard énorme de développement dans ces villages nouvellement créés», peut on lire dans cette plate-forme de revendications. Ainsi pour le village mère d’Illiten, les membres du comité revendiquent la construction d’une stèle de chouhadas, la préservation des installations de l’usine hydro-électrique comme vestige historique qui font partie du patrimoine du village, la reprise des travaux de raccordement du gaz et la mise en service par tranche (quartier) sans attendre la réception totale du projet. Les villageois demandent également l’inscription d’un projet de revêtement en goudron de la route, qui traverse le village, devenue nationale, faisant jonction entre l’autoroute Est-Ouest et la wilaya de Tizi-Ouzou, après la réception des travaux de raccordement au gaz. De même que l’ouverture d’une route entre Illiten et Islane (03 km) pour désenclaver la localité et afin de fixer les populations et faire revenir ces habitants dans leurs demeures. Il est fait état également d’une requête concernant la réalisation d’une bretelle pour le hameau d’Aguillal, l’extension du réseau électrique et gaz pour les bénéficiaires de l’auto-construction et un relai pour améliorer le réseau téléphonique et Internet. Pour le village de Hagui sis dans la commune d’El-Adjiba, les membres du comité d’Illiten mettent en exergue un problème lié aux entraves administratives résultant de l’étude de la double voie ferrée. Ce projet impliquerait une traversée de la localité pénalisant ainsi les bénéficiaires de l’habitat rural . Des citoyens de Hagui ont bénéficié de l’aide à l’auto-construction avec décision. Une fois les chantiers entamés, les services techniques leur ont demandé de surseoir à leurs travaux.
«Ce que nous voulons…»
La banque refuse de leur payer les tranches réalisées prétextant le tracé de la voie ferrée. Cependant, ils figurent toujours sur le fichier national et ne peuvent plus prétendre à un logement ; de plus, ils ne sont pas remboursés et demeurent actuellement dans l’expectative expliquent les membres du comité inter-village d’Illiten. Pour le village d’Azaknoune, la plate- forme de revendications mentionne le manque d’eau potable malgré la réalisation de trois importants réseaux AEP ainsi que des châteaux d’eau s’exprimant ainsi ‘’ A ce jour aucune goutte d’eau n’a coulé dans les robinets depuis l’indépendance à ce jour» . A noter que le réseau AEP de distribution a été réalisé depuis trois ans. Les citoyens continuent de payer des citernes d’eau à 1000 DA l’unité et à ce rythme, ils risquent de fuir la localité à cause de ce manque de commodité. Toujours dans cette même localité, il est fait état de routes qui ne sont pas goudronnées à l’intérieur du village. Le village de Mellaoua, dans la commune de Bechloul n’est pas en reste, car dans ce même document dont nous détenons une copie, il est exigé des pouvoirs publics l’alimentation en eau potable «les robinets sont toujours à sec malgré la réception en grande pompe du réseau AEP». Egalement souligné, le réseau d’assainissement qui est inexistant, le raccordement au gaz naturel qui fait défaut, les routes non goudronnées malgré plusieurs promesses, la construction d’une cantine scolaire dans l’unique école primaire de ce village, l’extension du réseau électrique pour les nouvelles constructions (habitat rural), la réalisation d’une décharge publique et enfin la réhabilitation de l’éclairage public. Pour M Abbas Tahar, président d’honneur de ce collectif inter-village d’Illiten, la solution est avant tout de communiquer avec les autorités de wilaya, à leur tête Mr le wali. Ce dernier et Monsieur le Ministre de la Jeunesse et des Sports se sont montrés attentifs et ont réitéré leur disponibilité pour satisfaire les besoins des citoyens exprimés dans ces revendications légitimes. Nous espérons que nos doléances soient prises en charge rapidement pour permettre un meilleur cadre de vie aux villageois longuement marginalisés par le développement local dans ces contrées», aspire M. Abbas.
Hafidh B.
