La pollution gagne la montagne

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Après avoir ostensiblement défiguré les plaines de la vallée de la Soummam, la pollution progresse sur les zones montagneuses. à quelques rares exceptions, dans les villages et hameaux de la commune d’Ouzellaguen, situés sur les hauteurs d’Ighzer Amokrane, le volet salubrité publique se taille la part de la médiocrité. Le quidam, qui arpente le dédale de ces patelins et leur proximité immédiate, ne peut s’empêcher de faire le constat amer de cette hygiène défectueuse. Les décharges sauvages et les dépotoirs pestilentiels pullulent partout et jalonnent tous les espaces. Les bas-côtés des routes, les caniveaux, les vallons, les précipices … tous les coins et recoins croulent sous un trop plein d’ordures. Les accotements du CW159, qui fait jonction entre la commune d’Ouzellaguen et celle de Chellata, sont jonchés de détritus. Des packagings divers et des «colis» malodorants balisent toute la longueur de l’itinéraire. Même les espaces, que l’on croyait vierges de toute pollution, sont lamentablement profanés. Le cœur des espaces forestiers, sis en haute altitude, les bosquets, les clairières et les cours d’eau affichent un décor crade. «Le territoire de notre commune est devenu une décharge à ciel ouvert. La pollution est partout, à tel point qu’il est devenu malaisé de dénicher un espace indemne, pour pouvoir se détendre et se ressourcer», relève un campagnard du village Tazrout. Ces points noirs ne semblent émouvoir ou alarmer personne, au point où l’on a appris à composer avec. On a même poussé la bêtise à son paroxysme, en s’en prenant aux oliveraies. Des exploitants d’un nouveau genre, n’ayant sans nul doute qu’un lointain rapport avec cet arbre nourricier, laissent sur les lieux de la récolte des tas de détritus. «Nos ancêtres doivent se retourner dans leurs tombes. Eux, qui ont trimé laborieusement pour nous léguer ce trésor inestimable, lequel est détruit par toutes ces actions perverses», fustige, fort à propos, un vieillard du village Ighil Oudlès. «Se livrer à ces pratiques, ajoute-il, c’est tuer une seconde fois nos grands parents.

N Maouche

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