Autant le mercure du thermomètre a amorcé une chute vertigineuse, autant la mercuriale des produits agricoles frais a accusé une remontée spectaculaire.
En effet, les tarifs affichés dans la ville de Sidi Aïch sont exorbitants. Cédée, il n’y a pas si longtemps, à seulement 50 DA, la patate vend chèrement sa peau à 75 DA le kilo, désormais. L’artichaut et l’haricot bondissent respectivement à 120 et 230 DA. Quant aux petits pois, ils sont inaccessibles à près de 250 DA. La courgette nargue le consommateur du haut de ses 130 DA. Le piment se fait plus piquant à 120 DA, tandis que la tomate «voit rouge» à 180 DA, voire plus. Même le roi de la marmite, en l’occurrence l’oignon, ne fait plus pleurer uniquement par ses essences lacrymogènes. Happé par cette spirale inflationniste, il taquine les 90 DA le kilo. Une poussée inflationniste généralisée qu’on a associé à ce froid hivernal et aux intempéries. C’est, en tous cas, l’argument massue brandi par bien de commerçants de la ville, pour justifier cette hausse. «L’accès aux champs est rendu difficile par les inondations», avance un marchand de fruits et légumes de Sidi Aich. «L’approvisionnement du marché se fait difficile, par suite de l’enneigement et des routes coupées», allègue un autre commerçant de la ville. Il est aussi invoqué un prétendu dictat des grossistes et les intermédiaires qui gonflent démesurément leurs marges. En fait, chacun y va de ses explications. De la plus sérieuse, à la plus farfelue. Mais tous se refusent à admettre l’existence d’une quelconque pratique spéculative. Et encore moins celle d’une engeance à l’appétit vorace, qui entreprend de plumer le consommateur. A l’évidence, les services de l’Etat, chargés du contrôle, ne voient aucune pratique malsaine ou déloyale dans cette envolée des prix. «Les prix sont libres. Ils obéissent à la loi du marché, régie par l’offre et la demande», réplique-t-on. Un vieil argument, servi à tous les plats, pour camoufler une dérobade. Il parait que tout n’est pas perdu pour autant, dès lors qu’on envisagerait de réactiver le fameux SYRPALAC (système de régulation des produits à large consommation).
N Maouche