Les boulangeries d’Aïn El Hammam semblent buter contre des problèmes d’approvisionnemnt en farine ces derniers jours.
Pour avoir son «quota» quotidien de pain, le commun des citoyens doit se rendre de bonne heure en ville, au moment de la mise en vente des fournées cuites aux aurores. Il faut être chanceux pour trouver une baguette après onze heures. Sinon il faut attendre le lendemain. Des attroupements de personnes qui attendent, parfois près d’une heure, la sortie du produit convoité, sont observés à l’intérieur des boulangeries. La part de ceux qui ne peuvent attendre, les plus fidèles clients, est réservée dans l’arrière boutique, ou sous le comptoir, dans des sacs en matière plastique. La demande est si importante que le pain n’a pas le temps d’être installé sur les présentoirs, habituellement garnis toute la matinée. Il est remis directement aux consommateurs, à partir des chariots, par le vendeur. On n’est plus regardant sur la qualité ni sur la forme. Qu’importe qu’il soit grillé ou peu cuit, l’essentiel c’est d’avoir sa «ration». Les propriétaires de boulangeries sont unanimes à dire que leurs fournisseurs habituels ne leur livrent plus la quantité de farine demandée. La restriction est de mise. Pour faire face à la demande de la clientèle, «nous sommes contraints d’acheter la farine en deuxième main, chez des grossistes qui nous la revendent à 200 dinars de plus le quintal», nous confie l’un d’eux qui ajoute qu’avec le transport jusqu’à Bordj Bou Arreridj, parfois, un quintal de farine leur revient à 2400 dinars au lieu de 2000 dinars aux moulins de la wilaya. Il semblerait, selon un autre boulanger, que les minoteries sont elles aussi confrontées au même problème d’approvisionnement en matière première. Des questions que le consommateur qui cherche une baguette de pain pour ses enfants ne se pose pas. Bien que les hautes autorités aient toujours affirmé que le pain n’allait pas être augmenté, les citoyens qui le paient déjà plus cher dans les villages chez les épiciers se demandent si les boulangeries n’iraient pas jusqu’à en augmenter le prix pour rattraper le manque à gagner.
A. O. T.

