Contrecarrer la mafia de la semoule

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L’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) dénonce les augmentations des produits alimentaires, à l’image de la semoule. Bien qu’ils soient subventionnés, les prix de la semoule ont connu une augmentation depuis le 1er janvier 2017 et ce à travers plusieurs wilayas du pays. Devant cet état de fait, l’association en question compte lancer à partir du 1er février une campagne contre «la mafia de la semoule». Le président de l’association en question, M. Mustapha Zebdi, a lors d’une conférence de presse tenue hier au forum d’El Moudjahid indiqué que cette campagne sera lancée sous formes de requêtes et de plaintes destinées aux directions du commerce à travers le territoire national, contre les commerçants qui vendent de la semoule plus cher que son prix réglementé. L’objectif assigné à cette campagne, a-t-il expliqué, est «de protéger les consommateurs contre toute spéculation et permettre aux autorités concernées d’enquêter sur cette question». Selon lui, les prix de détail pratiqués sur le terrain s’éloignent de ceux fixés par décret exécutif 402-07 du 25 décembre 2007. En effet, selon la qualité du produit, le prix d’un sac de semoule de 25 Kg est fixé entre 950 et 1000 dinars. Ce dernier est revendu par certains commerçants à 1450 DA, ce qui représente, selon M. Zebdi, une augmentation de près de 45%. «Les prix de toutes les marques de la semoule vendues par le privé ont augmenté à hauteur de 45%, mis à part ceux qui font partie des minoteries de l’État», a encore expliqué la même source. «Cette situation nous a poussés à dénoncer ces pratiques en lançant cette campagne. Nous avons choisi la semoule, qui est, notamment, un produit de large consommation, mais aussi réglementée pour qu’aucun opérateur économique ne puisse nous contrarier». M. Zebdi qui n’a pas caché sa colère contre ces opérateurs économiques qui ne font que bénéficier de cette subvention, a lancé un appel aux commerçants de détails de ne plus acheter de la semoule vendue à des prix qui ne sont pas réglementés. «Que les prix des produits secondaires comme la banane soient excessifs est compréhensible, mais quand il s’agit de produits de large consommation, comme la semoule, cela est inacceptable», s’indigne M. Zebdi. Ce dernier a fait savoir que son association a donné un délai de trois semaines à ces commerçants pour épuiser leur stock de semoule déjà acheté à des prix beaucoup plus cher par rapport à son prix réglementé, et ce avant le 1er février, date du lancement de la campagne. Pour illustrer ses propos, M. Zebdi a révélé que pour assurer une vie digne à tous les citoyens, l’État dépense 1,8 milliard de dollars comme subvention des céréales. «C’est une subvention énorme que l’état dépense au profit des citoyens. Mais malheureusement, le bénéfice revient aux opérateurs économiques dont la marge bénéficiaire est aussi énorme», regrette le président de l’APOCE. Le président de l’APOCE a émis le souhait «de voir tout le monde adhérer à la campagne, afin de garantir sa réussite et mettre fin aux pratiques des opérateurs économiques qui ne font que doubler voir tripler leurs bénéfices sur le dos du simple citoyen». M. Zebdi a fait savoir qu’un numéro vert (33-11) sera également fonctionnel à partir du 1er février, pour permettre aux citoyens et aux commerçants de dénoncer ces pratiques.

L O Challal

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