Grève maintenue à génie biomédical

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Les étudiants en génie biomédical de l’université Akli Mohand-Oulhadj de Bouira poursuivent toujours leur mouvement de grève illimitée.

Pour rappel, ces étudiants avaient enclenché jeudi dernier une grève pour réclamer «la reconnaissance officielle des diplômes délivrés par leur département». D’après les étudiants avec lesquels nous nous sommes entretenus hier, «les diplômes d’instrumentalisation et de maintenance biomédicale ne sont pas reconnus par la fonction publique. Au départ, nous nous sommes inscrits dans le département de génie électrique, et en deuxième année nous avons été orientés vers cette spécialité. Les responsables de la faculté, ont assuré que les procédures de mise en conformité avaient été effectuées, mais malheureusement nous n’avons rien constaté. Récemment, l’un de nos diplômés qui a accédé à un concours d’enseignement, avait été radié par la fonction publique en raison de la non-reconnaissance de cette spécialité. Idem pour le secteur de la santé où notre diplôme ne figure pas sur les concours de recrutement», nous dira un étudiant membre du comité autonome. Notre interlocuteur ajoute qu’il s’agit d’un problème de communication entre différentes administrations : «Le recteur nous a assurés récemment qu’un problème de communication ou de mal-compréhension des textes se trouve entre le Ministère de l’enseignement supérieur et la direction générale de la fonction publique. Actuellement, nous nous retrouvons pris en otage entre différentes administrations et on ne comprend pas pourquoi ils ne réagissent pas !» Les étudiants grévistes, dont le nombre avoisine les 180 inscrits en Licence et Master, assurent poursuivre leur mouvement de grève, et ce, jusqu’à la présentation d’un document officiel de la fonction publique, portant reconnaissance de leur spécialité : «Le recteur nous a promis d’écrire à la fonction publique et de demander un écrit officiel de leur part, alors nous attendons ce document qui porte la reconnaissance de notre diplôme et son inscription dans la nomenclature des concours de recrutement, faute de quoi, la grève sera maintenue !» affirment-ils.

Le doyen de la faculté tente de rassurer

Contacté par nos soins, le doyen de la faculté des sciences et sciences appliquées, dont relève cette spécialité, Dr Arbaoui a tenu à avancer sa version. En effet et d’après le même responsable, les étudiants de cette spécialité n’ont rien à craindre, puisque leur spécialité est effectivement reconnue par l’ensemble des départements de l’Etat : «L’harmonisation des diplômes s’est faite en 2015, et l’ensemble des spécialités anciennes ou nouvelles sont reconnues par la fonction publique et l’ensemble des Ministères», a-t-il insisté. Preuve à l’appui, Dr Arbaoui nous a présenté un décret ministériel portant sur la création de cette spécialité : «Sur cette note, il aussi mentionné que l’ensemble des Ministères ont été destinataires du décret d’ouverture et de la procédure d’harmonisation des diplômes. Je comprends nos étudiants qui sont animés d’une crainte sur leur avenir, mais je tiens à les rassurer et à leur dire qu’ils n’ont rien à craindre, puisque leur diplôme et leur spécialité sont reconnus non seulement par la direction de la fonction publique mais aussi par l’ensemble des institutions publiques», a-t-il ajouté. Interrogé à propos du cas du diplômé récemment radié par la fonction publique, notre interlocuteur a assuré avoir pris attache avec la direction de wilaya de la fonction publique. Selon-lui, les diplômés en génie médical n’ont pas l’accès aux postes d’enseignement mais ils sont formés exclusivement pour le secteur de la santé : «Je me suis moi-même déplacé à la direction de la fonction publique, et ils ont soutenu que les diplômes de génie médical ne sont pas demandés pour les postes d’enseignement mais plutôt pour des fonctions dans les hôpitaux et autres structures de santé, et personnellement je trouve cela tout à fait normal». Par ailleurs, le même responsable nous a déclaré qu’il tiendra une nouvelle réunion avec les étudiants, et ce, afin de les rassurer sur leur situation.

Oussama Khitouche

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