Par S. Ait Hamouda
Réellement, on ne peut rien faire de bon sans essayer, essayer encore et réessayer. L’art est fait de destruction, recomposition, reconstruction. Il n’est pas né ex nihilo de l’absolu ou de rien, mais après moult tentatives avortées, des fois réussies, parfois non. Donc il faut, soit démolir l’œuvre pour la reconstruire soit la laisser en l’état pour voir son effet sur le public. Il est des moments où l’on reste pantois devant le tableau, ou la page blanche sans savoir où l’on va, ni vers où diriger notre inspiration, ni comment la conduire, si cela était possible. Nonobstant, il arrive parfois que l’on s’emmêle les pinceaux pour qu’à la fin on ne sache plus séparer le bon grain de l’ivraie, le juste du faux. Pas plus loin qu’hier, il a plu à souhait, il a aussi neigé à des altitudes modestes, le barrage de Taksebt est en train de se remplir. Mais il y a des gens que ça indispose pour différentes raisons. «Il fait un temps à ne pas mettre un chat dehors», «Il fait mauvais temps», «Il fait un temps de chien». Tous nos animaux de compagnie accompagnent ces climats, mais il n’en demeure pas moins que cette météorologie nous sert de pain béni. Il manquait de l’eau au robinet, et ne voila-t-il pas que tout le monde panique : «Nous n’avons pas d’eau, nous sommes abandonnés, ce n’est pas un pays !» mais dans tout cela, il reste que la climatologie, comme celle de ces derniers temps qui pourrait nous consoler de notre pessimisme et nous démontrer que le pays n’a rien à voir avec la météo, il ne peut y interférer, ni décider de ce qu’elle doit être. La météo n’est pas l’œuvre d’un pays quelle que soit sa puissance, elle décide d’elle-même de ce que sera le temps. Elle est aussi dépendante du réchauffement climatique. Mais s’il y a des leçons à tirer de ce «mauvais temps», c’est la solidarité qu’il a inspiré à Yakouren, les jeunes ont porté secours aux passagers et aux nécessiteux, à Iboudraren aux animaux sauvages en semant à bout de bras du blé sur la neige, n’est-ce pas beau, n’est-ce pas sublime, n’est-ce pas généreux ? Il est pour l’art comme pour le temps, qu’il y a un temps pour tout, pour la solidarité et pour le pire.
S. A. H
