L'emploi et le logement au menu

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«Le taux de chômage de 10% dans cette wilaya, comme dans beaucoup d’autres régions du pays, n’est pas réel, puisque la plupart des postulants ne cessent de faire le tri dans les offres, avec comme choix primordial celles pour des postes administratifs».Ce constat a été fait par le wali de Boumerdès, M. Madani Fouatih, lors de la session ordinaire d’avant-hier dimanche, consacrée à l’emploi et au logement. Et c’est pour cela, enchaînera-t-il, «qu’il n’y a pas de corrélation entre les offres d’emploi et la demande : 14 013 postulants, alors que les postes non occupés avoisinaient les 17 500 au niveau de la wilaya, en 2016». Pour le commis de l’Etat, qui s’appuyait sur les chiffres de la direction de l’emploi et ceux d’autres organismes d’aides aux jeunes, y compris les non-diplômés, «il n’est plus question de chercher à travailler dans le secteur de la fonction publique, car celui-ci est saturé». Moins d’une heure auparavant, certains élus de l’APW avaient insisté sur la nécessité de donner la priorité à l’investissement, créateur d’emploi. L’élu du MPA, Djemaa Rekass, préconisera de «dynamiser d’urgence les zones d’investissement touristique et celles d’autres activités économiques, notamment à l’Est du département». Et «il faudrait, là encore, trouver des solutions adéquates aux marins et pécheurs des trois ports de Zemmouri, Cap Djinet et Dellys, pour la relance du secteur de ressources halieutiques», a-t-il poursuivi. Pour Mokrani Khaled, d’obédience FFS, la solution au problème du chômage «passe inéluctablement par le développement de l’agriculture dans cette wilaya, surtout en matière de légumes, d’agrumes, de vignobles et de produits maraîchers». D’ailleurs, a-t-il souligné, «notre région pourrait largement réaliser la suffisance alimentaire, comme première phase». L’élu du FFS demandera, à cet effet, au wali d’intervenir pour restituer les 30% d’un terrain, dans l’Ouest de la wilaya, à un domaine agricole, avant qu’il ne soit bétonné. Le premier magistrat de la wilaya lui promit de le faire, en précisant qu’il «n’y a pas de problème de foncier» et que l’on «se doit juste de soustraire des assiettes foncières aux investisseurs qui les ont acquises, en cas de non-respect du cahier des charges». Les conditions pour tout investissement sont claires, a-t-on conclu : la création de l’emploi, l’assurance d’une plus-value et le développement de la wilaya. La séance de l’après-midi a été, elle, réservée au dossier du logement. Des intervenants du FLN et du RND ont notamment relevé la lenteur de certains chantiers de construction immobilière dans différentes communes, alors que les quotas d’unités à attribuer «sont loin d’être proportionnels au nombre de postulants, notamment dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire ou de la prise en charge des résidents des chalets».

Salim Haddou

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