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L’impératif développement du tourisme

«Nous sommes tenus de mobiliser d’une manière rationnelle les moyens en notre possession, pour renforcer l’attractivité touristique dans notre département». C’est ce qu’a expliqué en substance le wali de Boumerdès, M. Madani Fouatih, lors du conseil de la wilaya, tenu hier mercredi, principalement consacré au tourisme et à l’industrie artisanale. «Cessons de nous leurrer en matière de gestion touristique. Le nombre d’hôtels n’est ni suffisant ni de qualité dans cette région», enchaînera le wali, affichant sa volonté d’«assainir ce dossier». «Faudrait-il que je me transforme aussi en manager du tourisme ? Et bien, je dénoncerai d’abord le laxisme des autorités à chaque saison estivale», a t-il martelé. Il citera comme exemple «l’absence de l’autorité municipale dans les villes côtières, ce qui a, chaque été, permis à des personnes de s’accaparer des parcelles de plages sans véritable contrepartie financière». Résultat : prolifération de parkings informels, de gargotes sans respect de l’hygiène, en sus de priver l’estivant de son espace, ce qui donne un visage hideux au site balnéaire. En conséquence, le premier magistrat de la wilaya instruira aussi bien les responsables du secteur du tourisme que ceux des communes côtières de préparer d’ores et déjà la prochaine saison estivale, en augmentant le nombre des plages autorisées. «Celles-ci ne peuvent être attractives que si elles réunissent les critères d’une bonne restauration, d’un hébergement confortable, d’une hygiène irréprochable et d’une complète sécurité», dira-t-il. «Ce sont de simples règles que les instances locales concernées doivent appliquer, avant que l’on passe à une vitesse supérieure dans ce domaine économique», a-t-il tenu à souligner. Il ajoutera qu’il faudrait «lever tous les obstacles bureaucratiques, pour espérer attirer les chaines hôtelières internationales dans notre wilaya qui ne doit pas rester une base arrière de la capitale». L’allocution du wali avait succédé à l’intervention, en milieu de journée, du directeur du tourisme, qui a donné des chiffres sur les complexes hôteliers déjà en activité, entre autres ceux de Zemmouri et de l’ex-Rocher Noir, et ceux toujours en cours de réalisation. Mais le nombre reste insuffisant pour une wilaya disposant d’autant d’atouts, ont relevé d’autres responsables locaux. «A Khémis El Khechna, une des plus grandes villes de cette wilaya, de surcroît très proche d’Alger, il n’y a ni simple hôtel ni hammam», s’est offusqué le chef de daïra concerné. «Cela illustre clairement le retard du secteur du tourisme local, dont la dynamisation peut apporter une réelle plus value à tout le pays», réitérera M. Madani Fouatih qui a promis de revoir la liste des acquéreurs du foncier, pour une étude rationnelle et sérieuse de ce dossier.

Salim Haddou

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