La tomate à 180 DA

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Les prix des fruits et légumes sont pratiquement passés du simple au double. Les légumes les plus prisés sont malheureusement inaccessibles à de nombreux ménages. En effet, ils coûtent chers aux petites et même aux moyennes bourses. La seule loi appliquée sur le terrain est bel et bien celle des commerçants et des spéculateurs qui imposent des prix exorbitants. C’est la même rengaine chaque année. Mais qu’en pensent les consommateurs ? Leur avis est unanime : «C’est cher !», ou encore «Les commerçants défient le gouvernement et continuent à imposer leur diktat !». Une opinion pondérée ? La mercuriale des prix d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’il y a dix ans, ou un peu plus, vu que le mode de consommation des ménages a changé et la valeur du dinar a été laminée. Avec amertume, les consommateurs balancent, alors, leurs couffins vides, et passent leur chemin en maudissant le sort. Ça flambe ! Ça brûle !, dit-on. Les prix des fruits et légumes grimpent dans les marchés. Les prix «délirent». Les citoyens s’«affolent». L’année 2017 commence à peine, et les prix des produits maraîchers et autres fruits se voient, déjà pousser des ailes. Cédé à 40 DA, il y a une semaine seulement, le kilo de tomate a atteint 180 DA. Pis encore, le prix de la tomate dépasse tout entendement sans qu’une raison valable ne soit avancée et par les producteurs et par les commerçants. «Souk n-bouyizan», communément appelé par les habitants de la ville d’Akbou, n’échappe pas à cette flambée des prix qui ne dit pas son nom. De visu, il a été constaté que les prix du kilo de la pomme de terre et des oignons ont grimpé en quelques jours. En effet, cédés, successivement, contre 45 DA et 55 DA la semaine écoulée, ils ont atteint 60 et 70 DA. La courgette, qui coûtait 80 DA, est proposée à 100 DA. Le prix du kilo de poivron est, désormais, de 85 DA et celui de la laitue oscille entre 100 et 120 DA. Le kilo de concombre est de 80 DA, alors que les aubergines sont vendues contre 90 DA. Le prix des mandarines varie entre 120 et 200, selon la qualité et le calibre. L’autre fruit de saison, à savoir l’orange, varie entre 100 et 150 DA. Quant à la fameuse banane, son prix donne le tournis : elle affiche la barre des 600 dinars le kilo. Par conséquent, la plupart des ménages ont fait une croix sur ce fruit exotique qu’ils ont laissé «moisir» sur les étals, pour rappeler aux commerçants que cette denrée n’est nullement indispensable au panier de la ménagère. Au vu de l’augmentation frénétique des prix des fruits et légumes, la seule victime dans cette «guerre des prix» n’est autre que le pauvre consommateur, qui se retrouve, dès lors, entre le marteau et l’enclume. «Dire que les prix sont élevés et attribuer l’enfièvrement aux commerçants et aux détaillants, c’est quand même exagéré ! En fait, c’est l’argument brandi chaque fois qu’il est question de prix», dira, pour sa part, un marchant. Détaillants et grossistes se renvoient la responsabilité sans que les pouvoirs publics ne puissent mettre le holà à cette flambée des prix.

Bachir Djaider

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