Beau geste de gratitude !

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L'organisation nationale de la continuité des générations (ONCG), en collaboration avec le mouvement associatif et les notables de la commune d'Aghbalou, a organisé samedi dernier une cérémonie commémorative en l'honneur des deux premiers instituteurs de la région.

Il s’agit de M. Gaouaoui Arezki et le défunt Demmouche Mohand-Seghir. Cette cérémonie a été rehaussée par la présence du secrétaire générale de l’éducation, des élus de l’APW et plusieurs représentant de la société civile de la daïra de M’Chedallah. L’activité a été abritée par la maison de jeunes de Vouaklane. Après le discours protocolaire de bienvenue prononcé par un membre du comité organisateur et une brève allocution du président de l’ONCG M. Lattef Bouali, l’animateur appela les nombreux instituteurs et anciens élèves qui ont côtoyé ces deux instituteurs pour apporter tour à tour leurs témoignages. Les orateurs qui se sont succédé ne tarissaient pas d’éloges à leur égard en soulignant leur sacrifice pour le savoir, leur humanisme et leur nationalisme sachant qu’ils ont exercé dès les débuts du déclenchement de la guerre de libération. Dans une notice biographique remise aux présents, nous apprendrons que l’instituteur Gaouaoui Arezki est né le 26 janvier 1921 à Takerboust et qu’il a été scolarisé à l’âge de 07 ans, soit en 1928 pour apprendre entre autres le Français durant 08 ans. Après une longue maladie de son instituteur M. Mahiout Rabah, Arezki est allé s’initier à la langue arabe et au Coran jusqu’à 1944 avant de rejoindre la Zaouia Cheikh Ouvelkacem à Boudjellil pendant 06 ans pour revenir ensuite dans son village natal pour aider son père dans le travail de la terre. Il émigra en France en 1952 pour revenir une année plus tard. Il revint au village où il exerça en qualité d’aide de l’imam de la mosquée du village jusqu’au déclenchement de la guerre de libération où lui a été confiée la mission de collecte de fonds, la rédaction de tous les documents et correspondances de l’ALN. Il servira aussi comme agent de liaison en acheminant lui même le courrier. De passage dans ce village, le colonel Amirouche lui donnera l’instruction de rester à son poste d’imam même si tout le village est détruit, est-il souligné dans le document dont une copie nous a été remise. Découvert par l’armée coloniale, il fut emprisonné durant deux ans avec de nombreux villageois qui activaient dans les rangs du FLN et fut assigné en résidence surveillée dans le village jusqu’au cessez-le-feu. En 1962, il ouvrit une école privée dans son village pour une durée de 02 ans avant d’être intégré dans le corps des enseignants rémunérés par le ministère de l’éducation en qualité d’instituteur et bénéficia d’un stage de formation à Dellys et fut affecté dans le village voisin Ivehlal jusqu’en 1988, année durant laquelle il partira en retraite. Le deuxième ancien instituteur honoré durant cette cérémonie était le défunt Demmouche Mohand-Seghir né dans le même village de Takerboust le 02 février 1934 dans une famille conservatrice selon toujours le même document. Il entra dans la même Zaouia de Cheikh Ouvelkacem de Boudjellil (w. de Bejaia) où il bénéficiera de cours de théologie et apprendra le Coran, qu’il prodigua à ses proches et amis, ce qui lui a valu une notoriété dans son entourage qui lui voua admiration et respect malgré son jeune âge. Repéré par les militaires français, ils tentèrent à plusieurs reprises de l’éliminer. Mais il leur échappa en se refugiant dans une cache chez lui durant plusieurs années tout en continuant ses activités de sensibilisation des villageois contre l’occupant colonial. Il rejoignit le corps des instituteurs immédiatement après l’indépendance et fut affecté à Tizi-Ghenif dans la wilaya de Tizi-Ouzou où il occupera durant plusieurs années le poste de fonctionnaire au niveau de l’académie de Bouira, instituteur dans la commune d’El Asnam et enfin directeur d’école primaire à Takerboust avant d’entrer en convalescence suite à une longue maladie. Il rendra l’âme le 07 septembre 2007. Il est mentionné dans sa biographie qui excellait dans le dessin comme un véritable artiste. Notons pour conclure que les organisateurs, les anciens élèves et les directeurs des établissements scolaires des trois cycles de la commune d’Aghbalou ont offert de nombreux cadeaux symboliques et diplômes honorifiques à M. Gaouaoui et à la famille de M. Demmouche.

Oulaid Soualah

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