"Ouvrir Hamam Ksana à de nouveaux investisseurs"

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Le maire RND Hamid Abdat est à son deuxième mandat à la tête de l’APC d’El Hachimia. Dans cet entretien, il revient sur les réalisations accomplies durant son mandat et fait le point sur la situation du développement dans sa commune.

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, pouvez-vous présenter la commune d’El Hachimia à nos lecteurs ?

Hamid Abdat : La commune d’El Hachimia s’étend sur 250 km². Son nombre d’habitants avoisine actuellement les 25 000. La commune est composée de 18 villages qui sont très éloignés les uns des autres. Parfois, entre un village et un autre, il y a 20 km. La ville a été créée par les Français en 1957. Mais des vestiges historiques (trois sites recensés) témoignent de la présence romaine à El Hachimia. Il y a aussi des pièces de monnaies retrouvées à Ouled Hadj Ali remontant à l’époque des Fatimides. La commune a une double vocation agricole et touristique. Sur le plan agricole, elle dispose de terres fertiles sur lesquelles sont produites plusieurs variétés de céréales. À côté de cela, on recense près de 9 000 ha de forêts dont l’une des plus importantes demeure celle de Ksana qui s’étale de Ouled Saadi jusqu’à Hammam Ksana. La commune est aussi connue pour sa station thermale de Hammam Ksana. Aussi, sur le plan économique, il existe plusieurs carrières, une ZAC et de nombreux investissements localisés en dehors des ZAC.

El Hachimia a pu bénéficier d’importants projets de développement à la faveur de l’embellie financière de ces dernières années…

Tout à fait. Ces 10 dernières années, on a pu goudronner près de 12 chemins communaux et nous avons procédé aussi à des aménagements et à des ouvertures de pistes. Actuellement, il ne nous reste que deux hameaux dont le réseau routier doit être réaménagé. On a aussi bénéficié des eaux de deux barrages (Tilesdit et Koudiat Acerdoune). Il y a des régions de la commune qui sont alimentées à partir du premier barrage et d’autres le sont à partir de l’autre. Concernant le volet logement, l’on doit retenir que 610 unités de logements (LPL) ont été attribuées à la commune. Une grande majorité a été achevée et il reste 130 unités toujours en cours de réalisation. On a bénéficié également d’un quota de 50 logements de la formule LPA et aussi de 100 unités de la formule AADL. En outre, il y a 900 aides à l’habitat rural attribuées à El Hachimia. En ce qui concerne l’aménagement urbain, la commune a bénéficié d’importants projets. En effet, pratiquement tous les quartiers ont été touchés par l’opération mis à part deux. L’un est inscrit en PCD de 2017. Actuellement, il nous reste le quartier 120, celui de Souaria et une partie du village agricole. Pour le gaz naturel, le taux de raccordement est de 82%. Il reste des villages à raccorder au réseau du gaz dont certains sont inscrits pour être réalisés dans le cadre du programme complémentaire. Il y a aussi certains villages qui sont programmés dans le cadre du programme quinquennal 2015- 2019. En ce qui concerne l’assainissement, tous les villages et regroupements ont bénéficié de la réalisation de réseaux. On a enregistré 98 % de taux de raccordement. Il y a aussi les infrastructures publiques et c’est un volet important. On a pu réaliser un nouveau siège pour l’APC ainsi que trois (03) antennes administratives au niveau des grandes agglomérations secondaires que sont Ouled Saadi, le village agricole, et Gorra. On a procédé aussi à la transformation de la salle de soins en polyclinique. Cette structure travaille en H 24 et c’est une grande satisfaction pour nous. Il y a également les réalisations du siège de la Sonelgaz, de l’antenne de la CNAS et des subdivisons (Ressources en Eau, services agricole, les travaux publics, les forêts, et la protection civile). Sur le volet agricole, El Hachimia a bénéficié de projets PPDRI au niveau de trois (03) villages. Ce programme a servi à la plantation d’oliviers et à l’implantation de ruches et autres.

Qu’en est-il des manques et insuffisances signalés ici et là à travers les agglomérations secondaires comme c’est le cas au village Oueld Hadj Ali, où les villageois ont protesté pour réclamer de l’eau, du gaz et des projets de développement ?

Nous, au conseil communal, on travaille de manière à garantir un équilibre dans la répartition des budgets de développement sur l’ensemble des agglomérations de la commune. Comme je l’ai déjà dit, on a 18 villages et on a fait en sorte de garantir un équilibre entre ces villages. Il y a ceux qui ont bénéficié de l’eau potable, d’autres du gaz et ainsi de suite. Il faut un équilibre. Pour le gaz, on a défini un critère, en l’occurrence celui du nombre d’habitants. Un village de 1000 habitants passe avant celui de 200. Il y a aussi les moyens financiers et on travaille en fonction des ressources disponibles. Par exemple, pour le petit village de Sentouh, on a trouvé un moyen de le raccorder au gaz à partir de la conduite de transport alimentant Sour El Ghozlane et on l’a fait. Pour les villages de Ouled Hadj Ali, Daghfla et Ouled Sidi Bouzid où les des populations ont fermé la route, je dis que leurs revendications sont légitimes. S’agissant du raccordement au gaz, ces villages sont programmés dans le cadre du programme quinquennal (2015-2019). On a entrepris les démarches mais on a trouvé qu’il nous faudrait un poste de détente vu l’éloignement de la conduite de transport. Pour l’eau, on a entrepris les travaux de trois forages mais sans résultat et on a alors décidé de les raccorder à Koudiat Acerdoune. On est en train de finaliser le réservoir de 1000 m3 et trois autres de 500 m3 qui vont alimenter les villages d’Ouled Hadj Ali, Ouled Sidi Bouzid, Douaouada, Gourra et Cherraga. Le projet est en cours. Certains réservoirs sont achevés et d’autres sont en cours de réalisation. Pour l’assainissement, c’est fait. Pour l’Internet, Algérie-Télécom a dit qu’il fallait commencer par les grands villages pour en arriver aux petites agglomérations. On mettra en service la 4G à Gourra et Ouled Saadi (villages de 1000 habitants) dans les prochains jours. Pour les autres villages, AT nous a promis de procéder à d’autres mises en service prochainement.

El Hachimia recèle des carrières d’agrégats, un site touristique et une ZAC. Quel est leur impact sur l’emploi dans la région et sur les recettes fiscales de la commune ?

Ces activités génèrent des recettes non négligeables pour la commune et celles-ci ont été revues à la hausse ces dernières années à la faveur du lancement de nouveaux investissements. À ce titre, l’on peut citer la ZAC qui a vu plusieurs unités entrer en activité. Il y a aussi le complexe avicole (BALI) produisant un demi-million d’œufs/jour qui rentrera en production en février ou mars prochain. S’agissant de l’impact de ces investissements sur l’emploi, beaucoup de jeunes chômeurs ont pu être recrutés ces dernières années. Il y a aussi la zone d’Oued El Bardi, dépendant de la daïra d’El Hachimia qui aidera à résorber à l’avenir un tant soit peu le chômage dans la commune. Mais je peux vous affirmer que le chômage commence à reculer dans la région à la faveur de l’installation des nouveaux investisseurs.

Beaucoup de problèmes se sont posés à Hammam Ksana par le passé et les investisseurs se plaignent de la présence de jeunes exerçant sur le site illégalement. Quel est le rôle de l’APC dans tout cela ?

L’APC a déjà fait beaucoup d’efforts pour assainir le foncier à Hammam Ksana. Avec l’aide des services du Cadastre, on a pu déterminer le foncier de la commune qui est de 29 ha, celui des forêts et des privés. En 2017, on a pu régler ce problème qui freinait le lancement de nouveaux projets d’investissements. Au niveau de ce site, l’équation comporte les habitants, l’APC et les investisseurs. Pour les habitants résidant dans des taudis qui, faut-il au passage, défigurent le site, on les a relogés dans le cadre du RHP. Ceux qui ont des terres, on leur a attribué des aides dans le cadre de l’habitat rural. Pour les jeunes, certains sont recrutés dans le centre thermal, d’autres exploitent le parking. Pour ceux activant dans l’informel et puisque on a résolu le problème du foncier, on a fait une proposition dans les PCD 2017 pour la construction d’un petit marché. En plus, on pense ouvrir le site à d’autres investisseurs. On a déjà reçu trois dossiers qui sont en cours d’étude pour lesquels on tranchera cette année. Il s’agit de trois projets : un complexe thermal, un hôtel et une forêt récréative. L’autre problème qui se pose à Ksana c’est celui des carrières. À ce propos, on a demandé au wali de créer un évitement de 5 km pour permettre aux gens qui se rendent au complexe thermal de Ksana de ne plus passer par les carrières. Notre ambition à Ksana, où l’on vient de régler définitivement le problème du foncier, est d’ouvrir ce site à d’autres nouveaux investisseurs.

Votre mandat tire à sa fin, quel bilan en tirez-vous ?

J’estime que beaucoup de projets ont été réalisés durant ce mandat dans notre commune. Le visage de la ville a changé. Avant, El Hachimia souffrait beaucoup de problèmes d’aménagement urbain. L’autre satisfaction c’est l’alimentation en eau potable. Concernant le gaz, beaucoup de foyers ont été raccordés. Dans le secteur de la santé publique, on a pu transformer le centre de santé en polyclinique avec un point de garde.

L’avenir de l’investissement de la commune est donc prometteur, autant dire que la future assemblée aura du pain sur la planche, en feriez-vous partie ?

Vous savez, cela dépend de la volonté de la population. Si cette dernière souhaite me reconduire pour un autre mandat, je le ferai. Ceci dit, j’ambitionne de briguer un mandat de député si l’opportunité se présente.

Entretien réalisé par Djamel Moulla

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