La moudjahida N’na Sadia, sœur de Krim Belkacem, tire sa révérence

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La moudjahida Sadia Krim, sœur du colonel Krim Belkacem, s’est éteinte, avant-hier, à la polyclinique de Draâ Ben Khedda. En effet, elle était âgée de 88 ans. Cette combattante est née dans une fratrie de sept personnes dont quatre hommes, à savoir Mohamed, Saïd, Belkacem et Arezki. Ils ont tous été enrôlés dans les rangs de l’Armée de libération nationale dès le déclenchement de la guerre et bien avant. Il faut noter aussi que les sœurs Melkheir, Dahbia et Sadia ne purent rester en marge de cette guerre car elles participèrent, elles aussi, à cette révolution. Cependant, ce fut Sadia qui était la protectrice du premier maquisard de Kabylie, pour ne pas dire d’Algérie. Selon les propos d’un proche de la famille, dès que le futur lion des Djebels eut rejoint les maquis en 1947, c’était justement Sadia qui s’occupait de lui. «Elle surveillait l’arrivée des gendarmes français au village. Elle allait à sa rencontre à la lisière de la forêt où elle déposa ce qu’elle lui préparait à manger. En tout cas, Sadia l’avait bien protégé», continue notre interlocuteur. Elle fut incorporée dans les rangs des femmes dès que la structure eut été mise sur pied. Ces femmes se chargeaient, surtout, d’organiser les refuges au passage des maquisards dans les villages mais aussi du renseignement. En 1958, elle fut blessée à la jambe dans un bombardement qui eut lieu à Rabets, un hameau du versant Ouest de l’actuel chef-lieu d’Aït Yahia Moussa. Elle traîna, d’ailleurs, ses séquelles jusqu’à sa mort survenue dans la matinée de jeudi. À l’indépendance, elle obtint la reconnaissance d’ancienne moudjahida ainsi que son époux (Arab) de la même commune. «Elle était très courageuse. Elle était aussi une femme qui avait tenu tête même aux soldats français qui venaient faire des perquisitions dans le domicile des Krim à la recherche non seulement de Belkacem mais aussi des autres qui étaient, eux aussi, au maquis. Quand elle se mettait à évoquer tous les événements qui la marquèrent à jamais durant cette rude épreuve, elle ne ratait de citer aucun détail. Elle avait une mémoire d’éléphant comme on le dit souvent. Que Dieu ait son âme et l’accueille dans Son vaste Paradis », conclut notre interlocuteur. Elle a été inhumée, hier, au cimetière d’Iâllalen en présence d’une foule nombreuse, dont de nombreux anciens moudjahidine venus des quatre coins de la wilaya.

Amar Ouramdane

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