Parpouche, était un homme riche et aisé, il avait un fils qui s’appelait Muh Uperpouche. Il avait une nièce orpheline qu’il avait recueillie, elle se nommait piloucha. Muh uperpouche était grand et beau, piloucha était belle aussi. Ils avaient le même âge. Ils grandirent ensemble. Un jour Muh tomba malade et curieusement personne ne savait de quoi il souffrait. Il se prenait pour un mort et était très convaincu. Ses parents affligés, essayaient par tous les moyens de le convaincre qu’il était bel et bien vivant. Lui, ne l’entendait pas de cette oreille. “Je vous le dis, je suis mort, mort !”, ne cessait-il de répéter à qui veut l’entendre. On ne savait pas d’où lui vint cette idée, mais Muh uperpouche, entendait les gens parler du paradis. Sa grand-mère, aussi, en parlait chaque jour, elle dit : “Au paradis, il n’y a ni travail, ni études, aucun cassement de tête. Il y a une rivière de beurre et une autre de miel. Amemmi, tu pourras dormir tout le temps.”Muh était subjugué et émerveillé, il dit à sa mamy : “Je voudrais aller au paradis, le reste je m’en fous.” Elle lui rétorqua : “Ah ! a y amxix-iw, mais ce sont les gens morts qui y vont !” Toutefois, lui, il voulait mourir sur-le-champs pour entrer au paradis. Il répétait chaque jour le même refrain. Jusqu’au jour où il se prit pour un mort. Ses parents ne comprirent rien. Piloucha, sa dulcinée, pleurait toujours en cachette. Muh convaincu plus que jamais d’être décédé, il insistait à ce qu’on le mette en terre. Son père lui fit consulter beaucoup de médecins, cependant, sans résultat. Les toubibs lui disaient : “C’est pas vrai, tu n’es pas mort. Tu manges, tu bois et tu dors, cela veut dire que tu es vivant.” Uperpouche ressentit cela comme un défi que lui lancèrent les médecins. Alors, il s’abstient de se nourrir et même de parler, rien que pour prouver qu’il était mort. Sa famille voyant la situation s’enliser, s’engagea dans une course contre la montre. Le père, perpouche, alla voir le Docteur Ouakli, que les gens lui conseillèrent. Il lui raconta tout. Le docteur lui dit : “Bon ! on tentera…, donnez-moi 8 jours. Mais il faut que vous exécutiez à la lettre, tout ce que je vous dirai. Il ne faudra pas que vous me disiez pourquoi ceci ou cela.” Ils se mirent d’accord et allèrent voir Muh uperpouche. Le médecin entra dans la soupente où Muh était alité, et il s’écria : “Ah ! vous avez laissé ce cadavre pourrir ici ! Allez, préparez-vous à l’enterrer.” Les parents du malade devinrent verts d’horreur. Mais perpouche, le père, ayant déjà donné sa parole, ne pouvait pas se dédire. À contre-cœur, il sortit ramener les gens pour inhumer son fils.Muh perpouche sautait de joie et dansait, quand il sut qu’il allait être enterré. Il était tellement heureux, qu’il ressentit la fringale lui monter à la tête. Il demanda qu’on serve à manger. Le Docteur Ouakli lui dit : “Attends un peu, tu mangeras à satiété une fois au paradis”. Le Docteur a ordonné qu’on embellisse et enguirlande une chambre à tel point que Muh se croirait à l’Eden. On fit tout ce qu’il demande. On alluma des bougies et ramena des serveuses et des serveurs, qu’on habilla tout en blanc, pour faire croire que c’étaient des anges. On mit alors Muh uperpouche dans un linceul, et le descendit, dans une mise en scène, pour l’enterrer. Il était tellement fatigué qu’il s’endormit. Un fois réveillé, il s’aperçut qu’il était dans un endroit orné, tout en couleurs chatoyantes et diaprées. Il se dit : “Oh oh ! mais où suis-je ?” Et une serveuse déguisée en ange de lui répondre : “Vous êtes au paradis !” Muh caressa son ventre, il avait faim. Il demanda un peu de nourriture. La porte s’ouvrit, et une dizaine de serveurs ramenèrent des assiettes, des serviettes et des soupières de miel et de beurre. Après s’être rassasié de ce banquet, il voulut dormir. Les “anges” lui firent prendre un bain, lui mirent un pyjama et un bonnet et l’aspergèrent de musk. Il dormit profondément. Le lendemain, il se réveilla, et on lui servit le même miel et beurre. Muh leur demanda : “Pourquoi ne me donne-t-on que cela ? Normalement vous me servez du lait, du café et des croissants”. Les anges répondirent : “Ah ! non, on ne donne pas tout cela au paradis.” Uperpouche mangea quand même, et lorsqu’il finit, il chercha l’heure qu’elle était. On lui dit qu’au paradis tout est intemporel. Muh leur dit : “C’est-à-dire que, je voudrais déféquer”. “Awah ! s’écrièrent les anges, on ne fait pas caca ici”. Muh uperpouche fronça les sourcils, il n’était pas content du tout. “Et maintenant, se dit-il, que vais-je faire ? Ici on ne fait rien ! Mais où sont les autres ?” Les “anges” lui répondirent : “Ici chacun a sa place tout seul, comme ça, il n’y a pas de grabuges”. Il interrogea encore : “Quand est-ce que viendront les miens ?” “Il leur reste encore des dizaines d’années”, rétorquèrent les serveuses déguisées. Muh s’ennuya, il ne trouvait pas quoi faire. Il résiste 8 jours, mais ne put faire plus. Il en avait marre du beurre, du miel et surtout, il ne pouvait pas aller aux selles. Il dit aux “anges” : “Alors, c’est cela le paradis ? Toz ! Yazi yah ! Je regrette amèrement d’y être venu”. Elle lui dirent : “La vie est difficile, tu es obligé d’étudier, de travailler, les ennuis et tutti quanti, alors qu’ici tu ne fais que manger et dormir, qu’est que tu veux de plus ?” Muh leur dit : “Je préfère casser les pierres que de rester ici… Je me suicide, je ne resterai pas comme ça…”Les “anges” éclatèrent de rire : “Mais tu es déjà mort, tu ne pourras mourir une deuxième fois”. A cet instant précis de cette mise en scène, un serveur pénétra dans la pièce et dit à Muh : “Nous sommes désolés ya Sidmou, nous nous sommes trompés sur votre personne. Allez, levez-vous, qu’on vous rendre aux vôtres”. Muh Uperpuche sauta de joie et jubilait, on lui banda les yeux et le ramena dans une autre chambre où sa famille l’attendait. Une fois devant elle on lui ota le bandeau, et il alla enlacer les siens. C’est comme ça que Muh Uperpouche guérit de sa maladie.
Traduction : Micipsa Y.
