«Le gaz a été notre défi majeur réussi»

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Le maire indépendant de Frikat, M. Slimane Ouali, revient dans cet entretien sur le développement local de cette commune semi-rurale, dont il était déjà président d’APC entre 1993 et 1997, et présente le bilan de son mandat électif.

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, pouvez-vous nous présenter votre commune?

Slimane Ouali : La commune de Frikat est issue du dernier découpage administratif de 1984 car jusque-là elle dépendait de Draâ El-Mizan. Elle a des frontières au Sud avec la wilaya de Bouira, au Nord avec Aïn Zaouïa, à l’Est avec Bounouh et à l’Ouest avec Draâ El-Mizan. Sa superficie est de 3 859 hectares et sa population s’élève à 15 mille habitants répartis sur le chef-lieu et 19 villages. C’est une municipalité à vocation agricole. En plus, nous comptons quelques petites entreprises privées dans le domaine de la transformation du plastique, de la poterie et notamment du couscous. En somme, elle a aussi enfanté le colonel Amar Ouamrane.

Vous-êtes de retour à la tête de cette APC après dix-sept ans. Quel constat avez-vous fait ?

Avant c’était l’enfer. Vraiment, nous avions souffert parce que non seulement l’argent manquait dans les caisses de l’État, mais aussi il fallait faire face au terrorisme aveugle. Aujourd’hui, c’est nettement mieux, notamment, sur le volet sécuritaire. La paix est revenue et Dieu merci.

Aujourd’hui, presque au bout de votre mandat, quelle est votre satisfaction première ?

C’est le gaz naturel. Frikat est alimentée à 100%. Même pour les omis, nous avions pu arracher une enveloppe pour 8 kilomètres de conduite. Je dois rappeler à nos concitoyens qu’à notre arrivée, le taux de pénétration du gaz naturel n’était que de 30%. C’est un défi majeur relevé par notre équipe avec la collaboration de tous les services de l’État (DMI, Sonelgaz, wilaya…). Concernant toujours le secteur de l’énergie, 85 foyers raccordés au réseau électrique ont été mis en service, dernièrement. À présent, nous attendons que les 316 demandes déposées au niveau du secteur de l’énergie et des mines soient accordées. Ce sont pratiquement toutes des habitations réalisées dans le cadre de l’habitat rural.

Qu’en est-il du secteur des travaux publics ?

Dans ce volet, je ne cacherai de vous dire que nous avons aussi réalisé plusieurs projets. Je citerai le bitumage en béton bitumineux de la route vers Ath Ali et Ath Boumaâza sur 9 kilomètres à partir du CW4, et du chemin de wilaya aussi vers Ifatathène sur une distance de 4 kilomètres en passant par Imazgharène et à partir des Goussem vers Ifatathène sur 1 500 mètres linéaires. Quant aux bretelles, elles sont nombreuses. Et bien sûr des projets qui étaient en souffrance, à l’instar de celui vers Ivoussougassen sur 1 500 mètres linéaires jusqu’au CW4 et d’autres inscriptions concrétisées, telle celle de Djemaâ Kalaâ vers Ath Hakem et aussi à partir du CW4 vers les Tayeb en tri-couches. En tout cas, 90% de notre réseau communal a été amélioré, ces dernières années, à travers nos programmes de développement. Par ailleurs, je n’oublierai pas d’évoquer les dalots. Au total, nous avons réalisé plus de six dalots. Toutes les routes abîmées lors du passage du gaz ont été réfectionnées.

Il y a quelques années, le problème majeur de cette municipalité était l’AEP. Comment évaluez-vous actuellement la situation ?

Dès notre installation à la tête de l’APC, nous avons classé ce point comme grande priorité. Actuellement, on peut avancer que même si l’alimentation ne se fait pas quotidiennement, elle est du moins régulière pour tous les villages et le chef-lieu. Ceci, bien sûr, avec le concours des services de l’hydraulique. La mise en service du réservoir de 500 m3 au lieu-dit Bouloulou, à Ath H’Niche, a soulagé toute la grande grappe de villages d’Imazgharène et le flanc sud de la commune. Aujourd’hui, à Ath Ali, le réseau de distribution est refait à zéro avec la programmation d’un réservoir d’eau qui sera lancé incessamment. Il y a aussi la réalisation d’un réservoir au chef-lieu d’une capacité de 500 m3 et deux autres de 100 m3 à Ivoussagassène et Ath Messaoud. Nous avons également proposé une étude à l’hydraulique à partir de la station de pompage de Tizi Larbaâ (Draâ El-Mizan). Pour le renforcement et l’amélioration de l’arrivée d’eau vers les villages souffrant du manque à partir de Tizi Larbaâ, nous avons retenu, dans les PCD 2017, une enveloppe pour l’acquisition des motopompes. Concernant l’assainissement, il est à 60%. Une étude complète et concise concernant les villages manquant de cette commodité a été faite et déposée au niveau des services concernés. Malheureusement, encore une fois, les retards accusés ici et là pour l’amélioration du cadre de vie sont dus aux oppositions.

Concernant le lycée, quand va-t-il ouvrir ses portes ?

C’est l’une de nos grandes réussites. D’ailleurs, nous avons pris en charge aussi bien l’assainissement que le branchement de l’eau ainsi que la route vers ce lycée qui sera baptisé au nom du colonel Amar Ouamrane. Pour le moment, cet établissement n’attend que ses équipements. Pour sa mise en service, c’est la tutelle qui prendra la décision. Nous avons aussi mis en service un bloc scolaire à Tizi N’Sebt, dernièrement. Cela a soulagé les élèves de ce village, notamment, ceux du préscolaire, des 1ère et 2e années primaires qui faisaient plus de trois kilomètres jusqu’à Sidi Bellal ainsi que la cantine scolaire de l’école Arezki Bouteldja, en attendant l’inauguration du groupe scolaire en cours de réalisation dans la même école. Que nos concitoyens sachent, par ailleurs, que toutes nos écoles primaires fonctionnent au gaz naturel. Quant au ramassage scolaire, il est assuré par nos propres moyens sans recourir aux conventions avec les transporteurs privés. Nous avons neuf bus. À notre arrivée en 2012, nous avions trouvé 4 bus sur cale.

L’autre point essentiel est le logement…

En matière de l’habitat rural, notre commune occupe la deuxième place au niveau de la wilaya. Elle a pu, quand même, concrétisé quasiment toutes les aides données depuis 2005. Sur les 1 792 aides accordées, 1 674 ont été concrétisées. Ce qui nous donne un taux de 93,41%. Actuellement, nous avons déposé 500 dossiers à la DLEP. Durant notre mandat, nous avons attribué 24 logements. Malheureusement, ces derniers ne sont pas encore dotés de gaz et d’électricité. Pourtant, lors de sa visite sur les lieux, M. le wali, Mohamed Bouderbali, a donné des instructions aux services concernés de prendre en charge cette situation, mais nous n’avons rien vu venir. Par ailleurs, nous avons attribué 39 logements dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire et 9 autres dans le cadre du social-locatif. Nous leur remettrons les clés dès que les VRD seront achevés. Concernant les programmes, les 100 logements OPGI en souffrance seront, en principe, relancés incessamment alors que pour les 100 autres, l’entreprise est retenue. Juste après ces pluies, le chantier sera installé et les travaux seront lancés.

Et pour le secteur de la jeunesse et des sports ?

Nous avons une maison de jeunes au chef-lieu, mais celle-ci ne répond presque à aucune norme. Il y a aussi des foyers dans les villages. Sur les cinq, nous avons trois opérationnels. La délibération de les céder à la DJS a été approuvée mais sur le terrain, rien n’est encore concrétisé. Je peux aussi vous dire que nous avons fait un choix de terrain en 2013 pour la réalisation d’un complexe sportif de proximité. Là aussi, nous demandons l’intervention du ministre de la Jeunesse et des sports. Aussi, nous avons mis en service la bibliothèque communale. Elle est opérationnelle à 100%. Notre stade communal bénéficie de la pose du tartan de dernière génération, d’une clôture périphérique pour le terrain et d’un terrain pour les sports combinés. Nous demandons une inscription urgente de gradins parce que ce stade est l’un des plus beaux de la wilaya. Durant notre mandat, nous avons tout de même pu régler le problème des propriétaires terriens qui ont été indemnisés.

Ces derniers jours, on parle beaucoup de l’investissement…

Tout d’abord, il faut rappeler que notre commune est connue pour la Fête du couscous. Lors de la dernière fête en 2015, un membre du gouvernement avait même avancé l’idée de construction d’une auberge de jeunes pour améliorer l’accueil des touristes et des exposants, mais rien n’est encore décidé à ce sujet. Nous avons proposé une zone d’expansion touristique à la frontière de Bouira. Là aussi, rien ne pointe à l’horizon. Enfin, localement, nous avons délibéré pour un marché hebdomadaire.

Et le nouveau siège APC, où en est-il ?

Nous avons arraché la délocalisation d’une partie des terres agricoles et son étude a été finalisée. Nous attendons son inscription. Celui-ci est prévu à proximité du CEM base 4. Je peux vous dire que l’extension du chef-lieu se fait de ce côté. Justement, je profite de cette occasion pour demander à ce que le siège de la garde communale, dont les travaux ont été lancés puis arrêtés, soit transformé en une sûreté semi-urbaine afin de sécuriser toute cette zone et aussi le lycée qui se trouve à proximité.

Allez-vous briguer un autre mandat ?

Pour le moment, je n’ai encore rien décidé. Mais si les membres de l’exécutif me le demandaient, à ce moment-là je ne les décevrais pas parce que nous avons encore beaucoup de choses à faire ensemble.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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