Les habitants de Tafoughalt, ce grand village de la commune d’Ait Yahia Moussa, vont jusqu’à la sortie de leur localité pour effectuer leurs activités agricoles et subvenir à leurs besoins. Cependant, ils se plaignent de la prolifération de bêtes sauvages, notamment les sangliers qui saccagent tout sur leur passage. D’ailleurs, nombreux parmi eux sont ceux qui se préparent pour protéger ces champs. « Nous nous sacrifions finalement pour rien. Même si nos champs sont clôturés, ces bêtes en quête de nourriture n’hésitent pas à y pénétrer. Parfois, si on reste quelques jours sans faire une ronde sur les lieux, nous découvrons que tout est saccagé », dit ce petit fellah d’Ikhervane, un quartier du village. Certains ont même proposé de s’organiser pour faire une battue. « En tout cas, il est temps de prendre ce problème au sérieux. Nous allons solliciter tous ceux qui ont des fusils de chasse pour s’organiser et mener une battue dans les champs alentours », propose le même interlocuteur. Celui-ci appelle, aussi, des chasseurs pour leur venir en aide. « S’il y a des chasseurs des autres villages environnants qui voudraient y participer, ils n’auront qu’à se rapprocher de nous. C’est le meilleur service qu’ils nous rendraient », enchaîne-t-il. Il se rappelle le bon vieux temps quand des dizaines de chasseurs, bien équipés et accompagnés de chiens de chasse, venaient s’occuper de ces bêtes. « Dans les années 70 et 80, chaque weekend, des dizaines d’hommes armés venaient et menaient des battues dans tous les buissons qui entourent notre village. Vraiment, c’était un grand plaisir pour nous, qui étions encore jeunes », raconte notre interlocuteur. Par ailleurs, il nous apprend que même les chiens errants ne cessent d’envahir tous les quartiers du village. « Il faut que l’APC mène la campagne d’abattage. Ces canidés sont menaçants, notamment pour les écoliers qui sortent tôt le matin », conclut-il. Il est à souligner que ces petits maraîchers ont perdu presque toutes leurs récoltes.
Amar Ouramdane
