Se rendre au marché de Bouizane, situé à la périphérie de la ville d'Akbou, pour faire des emplettes relève tout bonnement d'un exercice qui ne suscite aucun plaisir.
Et pour cause, le chemin qui y mène déjà se trouve dans un état lamentable, car creusé de partout avec des cratères et des trous béants. Les dernières pluies qui se sont abattues sur la région ont crée des mares d’eau sur ce chemin en proie au délabrement. Les eaux pluviales avec leur stagnation sont devenues pestilentielles et glauques en occupant toute la largeur de cette piste à plusieurs endroits, ce qui gêne énormément les personnes qui se rendent à ce marché hebdomadaire qui se tient les lundis pour le gros et le détail et les vendredis pour les véhicules. Les citoyens qui y font leurs achats ne sont pas au bout de leur peine une fois ce chemin parcouru, car à l’entrée du marché, des amoncellements de déchets de tous genres qui les accueillent avec des odeurs fétides et repoussantes. Impossible de passer par cet endroit sans se pincer le nez, tellement les miasmes sont forts. La surface réservée au marché du détail, très vaste au demeurant, n’est pas indemne non plus, puisque des « montagnes » d’ordures et de gravats entourent tout ce souk de bout en bout. Les étals des fruits et légumes ainsi que ceux de la viande rouge se tiennent à quelques mètres seulement de toutes ces immondices qui donnent une vue de chaos. Là encore, les odeurs sont fortes et répugnantes. Cela sans évoquer la boue mélangée aux eaux usées tirant au bleu foncé résultant de la stagnation des eaux pluviales sur les lieux. Et comme si de rien n’était, le marché se tient tranquillement dans ces conditions d’hygiène lamentables. «Lorsqu’on aperçoit les gargotes ambulantes côtoyer les ovins et les bovins au marché du bétail avec toutes les odeurs nauséabondes et les crottes fumantes de ces ruminants, l’on se rend compte du comble de l’inconscience et du mépris envers les règles de salubrité», dira un riverain. C’est le même topo au marché du gros où l’insalubrité « règne » en maîtresse des lieux. Dans ce même marché, il existe 150 locaux commerciaux à usage professionnel et artisanal qui sont pour la majorité fermés. Ces unités réparties sur 3 blocs immenses ne sont toujours pas raccordées aux réseaux du gaz de ville et à l’AEP, d’où la désaffection de leurs propriétaires. Il est à relever, aussi, que plusieurs locaux ont été vandalisés, et leur portes défoncées pour servir de lieux de débauche aux garnements. Les détritus ont envahi les lieux avec des amoncellements d’emballage de boissons alcoolisées qui jonchent les locaux, les couloirs et les cages d’escaliers. Ces blocs sont transformés en toilettes par des individus sans conscience.
Syphax Y.