En déplacement dans les communes, le wali de Boumerdès est régulièrement interpellé par la population au sujet de ses droits élémentaires. Hier dimanche, ce fut au tour des habitants de certains douars de la municipalité d’Ammal, où le commis de l’Etat était en déplacement. «Nous ne pouvons plus supporter les atermoiements des responsables locaux concernant la prise en charge de nos doléances», se plaindra un représentant du village de Bou Idel, où le wali venait d’arriver pour y baptiser un collège des noms des deux frères chouhada : Said et Ahmed Boudjelida. Dans ce village regroupant sept douars, entre autres Tala Mahdi, Ouled Baitèche et Ouled Ahmed, il n’y a ni assainissement, ni raccordement au gaz naturel, ni branchement de lignes électriques aux foyers, ni eau potable, celle-ci étant rationnée en quantités très insuffisantes particulièrement en été. Ces problèmes furent exposés, pêle-mêle, au wali, qui y prêta une oreille attentive. A l’entrée de cette agglomération secondaire, le premier magistrat de la wilaya avait visité le projet de construction d’habitations rurales au profit de centaines de nécessiteux. A l’arrêt pendant une année, à cause de manque de moyens financiers, ce chantier vient de redémarrer. «Je vous ai recommandé à maintes reprises d’éviter la construction de bâtiments dans les douars, ceux-ci doivent impérieusement conserver leur cachet rural», a-t-il réitéré. En milieu de journée, le wali s’est rendu, en compagnie d’autres responsables locaux, au chantier de traitement des talus rocheux. Situé au niveau des gorges d’Ammal, à la limite départementale entre Boumerdès et Bouira, ce projet, confié à l’entreprise ENROS, a atteint un taux d’avancement de 70%. Des directives ont été fermement données par les autorités de la wilaya aux responsables concernés pour accélérer les travaux, suite aux énormes dégâts induits par les intempéries de décembre dernier. Prenant ensuite le long chemin caillouteux surplombant ce tronçon de la RN5, le wali et la délégation qui l’accompagnait se rendront vers le piémont de Djebel Djerrah. Là juste à coté d’une carrière d’extraction de granit, ils visiteront une grotte récemment découverte par des villageois. Celle-ci contient un puits de plus d’une dizaine de mètres de profondeur et renferme d’innombrables stalactites et stalagmites, selon des membres du mouvement citoyen local. «Nous devons solliciter l’avis des experts sur ce site, pour pouvoir le classer comme monument culturel et l’exploiter», préconisera le wali Madani Fouatih.
Salim Haddou