«L’État n’abandonnera pas les couches défavorisées !»

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“L’État algérien n’abandonnera jamais sa politique d’aide aux couches défavorisées”, a rassuré, avant-hier, Mme Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition féminine, lors de sa visite à Bouira.

Mme Meslem, qui s’est félicitée de la réussite des programmes de solidarité initiés par le gouvernement dans la wilaya de Bouira, a aussi salué «la cohésion parfaite entre l’administration locale, les services de l’action sociale et la société civile de la wilaya», a-t-elle ajouté. Dès son arrivée au chef-lieu de la wilaya, Mme Meslem a entamé sa visite à la résidence des hôtes de la wilaya, par une cérémonie de remise des clefs de six bus octroyés à six communes de la wilaya. Ces bus flambants neuf ont été remis pour les besoins du transport scolaire, aux maires des communes de Taghzout, Saharidj, Aghbalou, Mesdour, Maâmoura et Guerrouma, des communes qui manquent sensiblement de ressources et dans lesquelles le manque de transport scolaire se fait ressentir depuis des années. Sur place, la Ministre de la solidarité a avancé qu’il s’agit : «d’un petit geste de solidarité, mais qui montre surtout que les droits sociaux des Algériens sont toujours préservés. Nous n’accepterons jamais que nos élèves soient scolarisés dans des conditions dégradées ou sans moyens, nous allons intervenir partout où le manque se fera sentir. C’est pour cela, que nous comptons sur les élus locaux pour nous informer à chaque fois qu’ils ont besoin de moyens de transport. Aussi pour nous signaler chaque de famille ou personne qu’ils jugent démunies, le ministère de la solidarité sera toujours au service de la frange défavorisée», a-t-elle martelé. A Aïn-Bessem, la représentante du gouvernement a visité le centre médico-pédagogique «Naâmani Abdelkader», où pas moins de 166 enfants inadaptés mentaux sont pris en charge, et dont l’inadaptation est liée à des troubles neuropsychiques ou à des troubles du comportement susceptibles d’une thérapeutique médicale, d’une rééducation médico-psychologique ou d’une rééducation psychothérapique ou psychopédagogique sous autorité médicale. Le même centre, inauguré au mois de septembre 2013 a également pour mission de réadapter l’enfant en le maintenant dans son milieu familial, scolaire ou professionnel et social. 53 employés, dont des médecins, des psychologues, des psychiatres et autres agents d’animation pratiquent des thérapies adaptées pour chaque pathologie. Après avoir visité les ateliers, les salles pédagogiques et les salles de soins, la Ministre de la solidarité, qui s’est montrée satisfaite des programmes enseignés aux enfants, a insisté pour l’adoption d’un traitement médical et psychologique plus ouvert sur le monde extérieur et en impliquant les parents. Pour sa part, le wali de Bouira, M. Mouloud Cherifi, a insisté pour l’ouverture dudit centre vers d’autres activités et pour l’implication de la société civile locale. Au chef-lieu de la wilaya, la Ministre de la solidarité a procédé à l’inauguration du nouveau centre pour enfants autistes de Bouira. Une ancienne bâtisse de 360 M2, relevant du patrimoine de la commune de Bouira, et qui servait auparavant comme salle de soins, a été entièrement réaménagée et adaptée. Selon la fiche technique présentée par la DAS de Bouira, le nouveau centre accueille 25 enfants en mode externe et emploie 9 médecins, entre spécialistes et psychologues. Selon les chiffres de la DAS, pas moins de 241 cas d’enfants autistes sont recensés au niveau de la wilaya de Bouira, seulement 115 sont pris en charge alors que 126 restent en attente d’une place vacante. Mme Meslem n’est pas restée insensible à ce point en affirmant que la direction de l’action sociale, en partenariat avec la direction de la santé et les autorités locales, travaille pour l’ouverture de nouveaux centres pour enfants autistes. «Je sais que la DAS cherche les moyens nécessaires pour l’ouverture de nouveaux centres, notamment dans les localités du sud et de l’est de la wilaya. En attendant la concrétisation de ce programme, il faudrait réadapter les méthodes pédagogiques et sanitaires, de manière à permettre à un maximum d’enfants malades d’être admis, particulièrement en limitant le système d’internat», a-t-elle ajouté.

«Les enfants malades développent un amour pour la terre»

La visite s’est poursuivie dans la ville de Bouira où la ministre a inspecté le centre d’intégration et d’aide par le travail. Situé sur les hauteurs de Bouira et équipé notamment d’une «ferme modèle», ce centre a servi de la période allant de 1997 à 2007 pour la prise en charge des orphelins victimes du terrorisme, actuellement il sert à la formation des enfants handicapés dans des métiers professionnels, à l’image de la menuiserie, de l’agriculture et du jardinage. Après avoir reçu des explications sur le mode de fonctionnement du centre, qui se base essentiellement sur une combinaison entre les programmes des centres de formation professionnelle (CFPA) et des programmes psychologiques, la ministre a visité des ateliers de travaux pratiques. Mme Meslem a exhorté la direction de l’établissement à adopter plus de spécialités liées à l’agriculture. Selon elle, les enfants malades «développent une certaine amitié et un amour à la terre, chose qui les aide à dépasser leurs maladies et à s’intégrer plus facilement dans la société et le monde de travail. J’ai récemment visité un centre similaire à Mostaganem où des bénévoles d’une association forment des enfants pour les métiers d’agriculture et des investisseurs locaux les embauchent dans ce domaine. C’est une expérience magnifique qui a donné considérablement ses fruits», a-t-elle proposé avant d’affirmer qu’un nouveau statut juridique sera prochainement donné à ce centre. Et d’ajouter : «Le statut du centre va changer, et ce, afin de l’adapter au mieux aux exigences du monde du travail. Ce nouveau statut comportera la création d’une salle de projection pour chaque centre, avec notamment de nouveaux topos thérapeutiques». Dans le même sillage, le wali de Bouira, M. Mouloud Cherifi a proposé au directeur de l’établissement trois postes d’emploi dans la spécialité du jardinage au profit de trois diplômés du centre. Ces derniers seront directement embauchés par l’OPGI de Bouira qui a déjà manifesté le besoin de techniciens en jardinage pour l’entretien des espaces verts publics. L’hôte de Bouira a continué son périple en visitant le «Foyer pour Personnes âgées» de Bouira, situé à la lisière de la forêt Errich. Créé au début des années 90, ce centre prend en charge actuellement 163 retraités des deux sexes, en leur offrant les conditions nécessaires pour un meilleur séjour. Sur place des cadeaux symboliques ont été offerts aux pensionnaires de ce centre par la Ministre et le Wali, qui se sont également entretenus avec ces derniers. Toujours à Bouira, Mme Meslem visitera le «Foyer pour Enfants assistés» où pas moins de 18 nouveaux nés sont pris en charge. La dernière étape de cette sortie s’est effectuée au niveau de la maison de la culture où la Ministre a visité une exposition des produits de différentes entreprises créées grâces aux mini-crédits. Une rencontre avec la société civile a été également organisée, au cours de laquelle Mme Meslem s’est longuement exprimée sur la situation de son secteur. Elle a aussi répondu aux préoccupations des associations locales. D’emblée, Mme Meslem saluera l’esprit de solidarité qui règne entre différents acteurs à Bouira. «Ici, il n’y a pas que la DAS qui travaille pour la solidarité, c’est tout le monde qui s’implique, responsables locaux, associations, bénévoles et bienfaiteurs. Je pourrais simplement dire que c’est une wilaya solidaire par excellence!» a-t-elle déclaré. L’intervenante avancera, par ailleurs, que le gouvernement n’a jamais envisagé de geler les programmes de solidarité nationale : «Pour nous, c’est plus qu’un travail, c’est une mission humanitaire qui construit encore le processus de démocratie participative.

«Bouira une wilaya solidaire par excellence»

Il faudrait cependant ouvrir des ponts entre les bienfaiteurs et nos institutions, de manière à réglementer et à contrôler ces actes de bienfaisances si nombreux en Algérie». Mme Meslem a déclaré, par ailleurs, qu’une commission d’étude a été mise en place par le premier ministre afin d’étudier la possibilité d’intégration de l’ensemble des jeunes recrutés dans le cadre des contrats de solidarité FAIS et DAIS. La Ministre de la solidarité a appelé, par ailleurs, les femmes divorcées ou veuves à se «manifester» pour pouvoir bénéficier du fonds de solidarité nationale. «J’ai malheureusement constaté que le fonds de solidarité pour les femmes divorcées n’est pas suffisamment exploité, car ces femmes ne se manifestent que rarement. J’appelle donc ces femmes à nous contacter pour en bénéficier, car je sais qu’elles ont besoin d’aide», a-t-elle ajouté. À noter aussi que des subventions ont été offertes au centre d’enfants sourds et malentendants de Bouira et à dix petites entreprises locales, sur le fonds de la solidarité nationale. Mme Meslem a clôturé sa visite par une intervention en directe sur les ondes de la Radio Bouira où elle lancera un appel aux citoyens de la wilaya les invitant «à participer massivement aux prochaines élections législatives car il s’agit d’un tournant de l’histoire algérienne et un pas vers la concrétisation des réformes du Président de la République», a-t-elle insisté.

Oussama Khitouche

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