Le bureau de wilaya de Bouira du syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPEN) a réuni, hier au niveau du lycée Seddik Ben Yahia, sa base militante pour faire le point sur la situation des travailleurs de ce corps. La rencontre à laquelle ont été conviés des membres des bureaux des wilayas de Béjaïa et de Bordj Bou Arreridj entre dans le cadre d’une série de rencontres initiées par le syndicat à l’échelle nationale, pour recueillir les doléances des travailleurs de ce corps et écouter ses préoccupations. Lors de sa prise de parole, le président du bureau de Bouira, Ali Ragueb, qui a déploré la faible adhésion des travailleurs de ce corps au syndicat dans la wilaya, a beaucoup insisté sur la nécessité de la mobilisation de chaque travailleur de ce corps pour faire aboutir ses nombreuses revendications. M. Ragueb a tenu aussi à souligner l’engagement du syndicat au niveau local et sa contribution à solutionner les problèmes posés par les travailleurs du corps. Brahim Taguemount, membre du conseil national du syndicat, a, pour sa part, déclaré que les travailleurs des corps communs sont surexploités et souvent muselés. M. Taguemount a cité beaucoup d’exemples pour illustrer les disparités qui existent entre les différentes catégories des travailleurs de l’éducation. Il parlera, entre autres, du système d’indemnités qu’il a qualifié d’injuste. Pour lui, il est inconcevable qu’un travailleur des corps communs, travaillant plus de 40 h par semaine, perçoive une indemnité inférieure à un fonctionnaire d’une autre catégorie professionnelle travaillant moins de temps. Les nombreux syndicalistes qui ont eu à prendre la parole étaient unanimes à parler de la marginalisation et du peu d’égard à l’endroit des travailleurs des corps communs. Abordé en marge de la rencontre, Ali Ragueb du bureau de Bouira a tenu à rappeler les revendications des corps communs en citant, entre autres, la révision des lois fondamentales et du système indemnitaire. Il a aussi insisté sur la nécessité d’associer les corps communs dans la gestion des œuvres sociales de l’éducation en plaidant pour plus de représentativité au niveau local que national. Abondant dans le même sens, Brahim Taguemount a appelé à la révision des lois organiques 04-08 et 05-08 régissant ce corps, mais aussi celle relative au régime indemnitaire. Ce cadre syndical a également évoqué la révision de la circulaire 01-02 régissant les œuvres sociales. Sur un tout autre chapitre, M. Taguemount trouve inacceptable qu’un corps représentant un tiers des effectifs de l’éducation nationale, soit 200 000 sur 650 000 que compte le secteur, soit autant marginalisé. Évoquant le régime indemnitaire, le syndicaliste a parlé de l’injustice qui frappe les travailleurs des corps communs. Plus explicite, il fera savoir que le pourcentage de l’indemnité du travailleur des corps communs assurant un volume horaire de 40 à 50 heures par semaine est fixé à 30%, tandis que celui des autres catégories de travailleurs de l’éducation assurant 14 à 20 heures par semaine est de 40%. Pour lui, le régime indemnitaire doit être équitable. Toujours dans le registre des revendications, M. Taguemount a confié que son syndicat souhaite la suppression pure et simple de la circulaire 06-03 de la fonction publique instituant le régime contractuel. Il a, par ailleurs, insisté sur l’impératif de définir les tâches de chacun des travailleurs des corps communs et ce, pour éviter l’exploitation de ces derniers. Interrogé sur le degré d’exécution de ces revendications par la tutelle, le même syndicaliste a confié que pour le moment, «il n’y a rien de concret» et que son syndicat travaille encore pour faire aboutir les revendications des corps communs. Le membre du bureau national du SNCCOPEN a annoncé qu’une rencontre est prévue, le mardi 28 février, entre les membres de son syndicat et la ministre de l’Éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit. Prévue initialement pour le 13 février dernier, la rencontre a été reportée pour mardi prochain.
Djamel Moulla