Le village d’Illithen, situé dans la commune de Saharidj compte un certain nombre de vestiges datant de l’époque charnière du colonialisme français. Cette localité a souffert, à l’instar de toutes les autres à travers le pays, des affres du colonialisme et des actes barbares perpétrés contre des civils désarmés. Dans ce beau village, « blotti » sur le versant de l’un des contreforts du massif montagneux du Djurdjura, se trouve un musée à ciel ouvert avec ses vestiges laissés par le passage « sanglant » du colonisateur français. Parmi ces restes, l’on dénombre deux qui sont d’une grande importance: l’usine hydro-électrique, créée vers les années 1920 et le centre de détention, situé à proximité de ladite usine appelée localement « le barrage ». Ces deux sites historiques constituent de hauts lieux de mémoire, surtout le centre de détention et de torture, où les moudjahidine de la région étaient emprisonnés et torturés à cause de leur engagement dans la lutte de libération nationale. Ce dernier vestige, d’une valeur inestimable, car il rappelle cette période coloniale sanglante de notre histoire, se trouve malheureusement en proie à l’usure et à la dégradation dues au temps qui passe et aux facteurs climatiques et humains. La situation dans laquelle est confiné ce petit pénitencier, construit pour emprisonner et supplicier les « fidayine », est désolante avec une clôture qui tombe en ruine, des cellules entamées par les fissures et le délabrement. Les portes de ces pièces d’embastillement ont été arrachées et on ne leur trouve aucune trace aux alentours. « C’est vraiment regrettable que de constater l’état de déliquescence dans lequel se trouve ce petit centre de détention érigé par les forces coloniales durant la guerre de libération nationale. Ce site représente un lieu de mémoire douloureuse, car des dizaines de moudjahidine y ont été détenus et torturés à mort. Il est vraiment urgent de prendre en charge ce vestige d’une valeur historique inestimable. Les pouvoirs publics devraient intervenir urgemment pour le réhabiliter en le transformant en petit musée pour les nouvelles générations. », préconise un habitant du village.
Y. Samir