Des formations d’excellence pour les agriculteurs

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La chambre de l’Agriculture de Bouira organise une série de formations d’excellence au profit des agriculteurs de la wilaya de Bouira. La première a été lancée avant-hier au niveau de l’institut de Lakhdaria et concerne l’élevage laitier.

La chambre d’Agriculture, via son secrétaire général, M. Akouche Abdelmalek, tient absolument à former les agriculteurs de la wilaya afin que ces derniers améliorent leurs rendements. «Nous sommes un intermédiaire entre le monde agricole et rural et les pouvoirs publics. Notre mission essentielle demeure, en plus de gérer le fichier des agriculteurs, la formation et l’information. Nous avons également un volet de formation de vulgarisation et que l’on organise généralement au niveau de la Chambre d’Agriculture, afin de vulgariser des techniques bien spécifiques dans différents segments de l’agriculture. Pour cela, des campagnes d’information sont lancées aux quatre coins de la wilaya dans les lieux fréquentés par les agriculteurs. On vise à informer les agriculteurs de toutes les techniques nouvelles qui arrivent au niveau du secteur de l’agriculture et les former en apportant des perfectionnements à leurs connaissances, car ils connaissent déjà des choses, mais ils ne les maîtrisent pas forcément. En somme, on veut leur apprendre directement quelque chose de nouveau pour créer une activité nouvelle’’, déclare M. Akouche. La chambre d’Agriculture assure depuis plusieurs années des formations par le biais des Instituts du Ministère de l’Agriculture (ITMA). Et jusqu’à 2012, c’est l’ITMA de Boukhalfa (Tizi-Ouzou) qui est son principal collaborateur. ‘’Au niveau de la Chambre, nous nous sommes rendus compte que pour les agriculteurs, ce lieu de formation était trop éloigné de Bouira et parfois compliqué à trouver pour ces fellahs. Après avoir tenu des séances de travail avec les responsables de l’ITMA de Tizi-Ouzou, nous avons trouvé une solution qui consiste en la délocalisation de la formation. Nous avons trouvé un accord avec la formation professionnelle qui a montré son entière disponibilité à mettre à notre disposition leurs centres et les moyens dont elle dispose, notamment celui de Kadiria, de Dirah, de Raffour, de Sour El Ghozlane et d’Aïn Bessem. Ainsi, ce sont les professeurs et les moyens pédagogiques de l’ITMA qui se déplacent pour assurer les formations. En outre, nous avons formé des agriculteurs dans différentes filières et spécialités. Chaque année, on forme entre 300 et 400 agriculteurs dans ces centres de formation et c’est l’institut de Tizi-Ouzou qui remet les attestations de formation‘’, indique le secrétaire général de la Chambre d’agriculture de Bouira. Des cadres de la DSA et de la Chambre d’Agriculture sont, également, sollicités comme formateurs assimilés, pour assurer ces formations au profit des agriculteurs qui le souhaitent. Par la suite, est intervenu le programme initié par le Ministère de l’Agriculture, dénommé PERCHAT (Programme de Renforcement des Capacités Humaines et d’Assistance Technique). Ce programme a fonctionné pendant 4 ans sous l’appellation PERCHAT 1 et maintenant le PERCHAT 2 est en cours. ‘’C’est le Ministère de l’Agriculture qui a instauré des formations d’excellence et c’est ainsi, qu’en collaboration avec le Ministère de la Formation Professionnelle, il a été proposé la création de 6 centres de formation d’excellence à travers 6 wilayas, dont Bouira, de par sa vocation agricole et les résultats qu’elle a obtenus dans ce secteur.

L’élevage laitier, premier segment au programme

C’est donc l’institut de Lakhdaria qui a été choisi pour assurer et abriter ces formations. Pour mettre en œuvre tout cela, une convention dans ce sens a été signée entre les deux ministères de l’Agriculture et de la Formation Professionnelle et la Chambre de Bouira. Par la suite, une autre convention a été signée par le secrétaire général de la Chambre d’Agriculture de Bouira et du directeur de cet institut en présence du Ministre de la Formation Professionnelle. La chambre d’Agriculture a pris l’initiative de réaliser un programme d’information avec des placards affichés au niveau des CRMA, des agences de la BADR, des Subdivisions Agricoles, de la CCLS, des centres de collectes et autres lieux de rencontres des agriculteurs, pour les inviter à se former dans les spécialités qu’ils désirent’’, explique le secrétaire général de la Chambre d’Agriculture. ‘’La formation d’excellence a été ainsi lancée, car auparavant les agriculteurs étaient uniquement formés sur un itinéraire technique, comme sur la façon de mettre en place une céréale. Pour cela il faut suivre toute une technique à respecter à commencer par les labours, le croisement, le semis, les engrais de fond, le désherbage, l’apport en azote… pour assurer la croissance. Chacune de ces étapes doit être effectuée selon un calendrier bien précis. Ainsi, pour cette formation d’excellence, on va dans le détail, c’est-à-dire qu’il y a des agriculteurs qui ne maîtrisent pas forcément une de ces étapes, donc ils demandent à se perfectionner dans un segment bien précis. Récemment, des aviculteurs ont constaté que le rendement en œufs avait diminué après un diagnostic. Il peut s’agir du réglage de la lumière et les ouvriers ne savent pas comment régler la luminosité électrique dans le poulailler. Ce problème peut être pris en charge par exemple dans le cadre de la formation par excellence. Le centre de Lakhdaria met à notre disposition tous les moyens pédagogiques dont il dispose et qui s’avèrent nécessaires pour les formations. Et si des moyens ne sont pas disponibles au niveau du centre, il peut mettre à notre disposition d’autres existant au niveau d’autres centres à travers la wilaya, voire même en dehors de la wilaya‘’, révèle notre interlocuteur.

Dans le détail de la spécialité

Et d’enchaîner : ‘’Les responsables de ce centre peuvent même faire appel à des enseignants d’université, pour satisfaire les demandes de formation et de perfectionnement dans des domaines bien précis, selon les besoins exprimés. Ce n’était pas facile de convaincre les agriculteurs, mais nous avons pu faire passer ce message. Ces derniers sont généralement pris par le temps pour respecter le calendrier de leurs activités. Cependant, ils se sont sacrifiés pour pouvoir se former, en apprenant des techniques pour améliorer leurs rendements. Maintenant, nous avons constaté que les agriculteurs sont de plus en plus jeunes et n’hésitent pas à consulter Internet pour apprendre des choses, telles que consulter la météo. Lorsque des céréaliers se rendent à la CCLS, ils exigent de la qualité. Tout cela renseigne sur l’engouement et la rupture avec l’ancienne génération d’agriculteurs ». Cette formation d’excellence intervient au moment opportun et le premier groupe d’agriculteurs a commencé sa formation, avant-hier, dans le secteur de l’élevage laitier. Le lait fait partie d’un segment de l’agriculture qui tient à cœur au Ministère pour augmenter sa production et diminuer la facture d’importation qui est, déjà très salée. Pour cela, une batterie de mesures a été mise en œuvre, y compris la formation pour que le rendement en lait augmente et s’améliore. Par ailleurs, l’on apprendra que la prochaine formation se fera au courant de ce mois pour les éleveurs de lapins. La cuniculture est également un segment très important pour lequel beaucoup d’agriculteurs ont fait montre d’un intérêt particulier au niveau de la wilaya de Bouira. ‘’Il s’agit là d’un créneau auquel on accorde beaucoup d’importance et pour lequel nous avons arrêté les dates du 8 et 9 mars pour une formation d’excellence. Bouira est en train de réaliser de belles choses avec des élevages de plus en plus performants. Diversifier les viandes est un challenge que nous avons réussi dans les années 1990 en créant des élevages de dindes, chose qui n’existait pas auparavant et pour laquelle il a été apporté beaucoup de techniques. Vu que cet objectif a été atteint, les autres viandes ont pu connaître une baisse des prix‘’, affirme M. Akouche. Pour la cuniculture, plusieurs éleveurs excellent dans ce domaine, comme un éleveur de Haïzer qui utilise l’insémination artificielle et dont le taux de réussite est de plus de 80%. ‘’Au niveau de la Chambre d’Agriculture, nous avons organisé des journées sur ce segment précis et l’affluence et l’engouement des agriculteurs étaient palpables. C’est ainsi que nous avons convenu d’une formation en cuniculture, car il s’agit d’une filière que l’on veut à tout prix encourager. D’ailleurs on peut remarquer qu’on trouve de plus en plus de viande de lapin au niveau des bouchers de la wilaya. C’est une viande très demandée par les personnes qui ont un taux de cholestérol élevé et recommandée pour leur régime alimentaire’’, se félicite le SG de la Chambre d’Agriculture. Egalement dans le cadre de la diversification des viandes, la pisciculture est également un segment pour lequel la Chambre d’Agriculture attache beaucoup d’intérêt. M. Akouche affirme qu’une convention a été signée entre ses services et la direction de la Pêche de Tizi-Ouzou pour ensemencer les bassins d’accumulation des personnes voulant investir dans ce domaine. ‘’Nous avons élaboré une liste que nous avons transmise aux parties concernées. D’ailleurs lorsque le Ministre Ferroukhi est venu ici à Bouira, il a lancé un ensemencement symbolique au niveau des barrages de Tilesdit de Bechloul et d’Oued Lek’hel à Aïn Bessem’’, indique M Akouche.

Hafidh Bessaoudi

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