Prévue pour aujourd’hui, la mise en service de la section Ahnif-Akbou de la pénétrante autoroutière El Adjiba-Béjaïa risque d'être retardée par un mouvement de protestation enclenché, lundi dernier, par des citoyens des communes d'Ighil Ali, Boudjellil et Aït R'zine.
En effet, des citoyens de ces trois communes sont montés au créneau, lundi dernier, en barricadant la pénétrante au niveau du village d’Aftis (84 kms de Béjaïa) pour exiger la réalisation d’un échangeur au niveau de cette localité, lequel était prévu initialement dans le projet. Les habitants de cette région des Ath Abbas ne veulent rien savoir tant que cet ouvrage tant réclamé n’est pas mis en œuvre. Une autre action d’envergure est prévue pour aujourd’hui jeudi, jour de l’ouverture officielle par le ministre des Transports et Travaux publics, Boudjema Talai, à la circulation routière de la partie Ahnif-Akbou, longue de 42 kms, où les protestataires comptent « bloquer » la route pour manifester leur courroux et désappointement quant à la non-prise en charge par les pouvoirs publics dudit échangeur qui reliera la RN 106 – laquelle dessert les wilayas de Béjaïa et Bordj Bou Arréridj- à la pénétrante El Adjiba-Béjaïa. Pour les habitants de cette région, la réalisation de l’échangeur leur permettra de rallier directement la pénétrante au lieu d’aller jusqu’à Akbou à 20 kms ou Ath Mansour à 15 kms pour le faire. Cela en sus des retombées positives et des avantages que cet ouvrage important procurera à cette contrée en proie au sous-développement. Les protestataires ne jurent que par la réalisation de cet échangeur eu égard à son importance cruciale pour l’économie de la région qui accuse une énorme léthargie! Pour leur part, les différentes collectivités locales de l’arrière-pays de la vallée de la Soummam et certaines communes de la wilaya de Bordj Bou Arréridj qui utilisent la RN 106, tiennent aussi à se « solidariser » avec les citoyens de la région en saisissant les autorités de la wilaya de Béjaïa tout en soulignant avec la force des mots l’importance de la réalisation de l’échangeur au niveau du village d’Aftis. Dans une correspondance adressée au wali Mohamed Hattab et signée par pas moins de neuf P/APC (Ighil Ali, Aït R’zine, Boudjellil, Tazmalt, Ath Mellikèche, Djaâfra, El Maïn, Medjana et Chorfa), les représentants des communes précitées lui ont fait part des réclamations des citoyens sur la question de l’échangeur d’Aftis, tout en soulignant que la totalité de la population insiste sur la réalisation de cet ouvrage. D’après les normes techniques, il est stipulé que chaque route nationale (il est question, ici, de la RN 106) doit avoir une entrée sur l’autoroute (…). Dans cette correspondance, dont nous détenons une copie, les responsables communaux signataires attirent l’attention du premier magistrat de la wilaya sur « l’impact socio-économique de l’échangeur sur la région » en énumérant : Les avantages de ce projet structurant comme « la fixation des populations rurales et le désenclavement des zones traversées. Le développement des activités industrielles, agricoles, artisanales et touristiques de la région. Le désengorgement des axes actuels comme la RN26. Les facilitations que connaîtra le transport des marchandises pour les futures zones industrielles qui seront implantées à Boudjellil et Bouni (Ighil Ali) (…) ».
Syphax Y.