Après une chute assez remarquable des cours aux marchés à bestiaux à cause d'une longue sécheresse qui a sévi durant tout l'automne et une bonne partie de l'hiver, une flambée incontrôlable s’empare à nouveau de ce créneau qui se taille la part du lion dans le secteur de l'agriculture dans la région.
Cette situation dure depuis le début du mois de février, soit à partir du moment où il s’est produit une fulgurante reprise des pâturages grâce au retour du beau temps mais aussi depuis que tous les indicateurs d’une saison de fenaison fort prometteuse se sont allumés. En effet, les cours ont repris l’ascension pour atteindre des niveaux jamais égalés depuis ces cinq (5) dernières années. Au niveau du marché hebdomadaire de M’Chedallah, une brebis avec deux agneaux de deux mois franchit la barre de 80.000 DA. Avec un seul agneau, elle oscille entre 35.000 et 40.000 DA. Pleine, elle est cédée entre 28 à 30.000 DA, un bélier adulte s’affiche à 50.000 DA et l’agneau d’une année est à 30.000 DA. Cette envolée s’explique aussi par un recul net de l’offre. L’ovin, male ou femelle s’arrache au niveau des stands réservés aux bestiaux. La raison est le fait que des maquignons (intermédiaires) et des éleveurs occasionnels font le plein durant la saison printanière. Une période durant laquelle l’aliment de bétail ne pose pas problème et où les troupeaux sont nourris avec d’insignifiants coûts grâce à des pâturages abondamment fournis en herbe verte. Ainsi, le risque de perte ou de déficit dû à l’achat de fourrage ou d’orge ne planerait plus durant cette saison qui perdure jusqu’à la fin juillet. Bien mieux, le hasard du calendrier fait que les fêtes religieuses, le Ramadhan et les deux Aïds, surviendront après le printemps, en parallèle avec les fêtes de mariage, circoncisions et fiançailles, une autre période durant laquelle l’ovin prend une nouvelle envolée en matière de prix à cause d’une très forte demande. Toutes ces raisons évoquées font que ceux qui interviennent dans ce créneau raflent, en ce moment, tout ce qui est disponible sur le marché et font de véritables stocks en prévision de cette période. Une raison qui explique la pénurie d’ovins, à l’origine de cette vertigineuse montée des prix. L’autre espèce de cheptel qui enregistre la même flambée durant cette période de printemps est le caprin. Les chèvres allaitantes sont cédées au même prix que les brebis pleines, notamment celles de race espagnole ou hollandaise dont l’élevage a carrément explosé depuis plus de 06 ans, soit depuis que les pénuries de lait ont commencé à se manifester, et perdurer d’autant plus que cette espèce peut produire un minimum de 04 litres de lait de haute qualité par jour. Une quantité suffisante pour une famille moyenne, non seulement pour ses besoins en lait mais aussi en lait caillé et en beurre, tout le temps que dure l’herbe verte. À l’heure actuelle, ils sont rares les foyers en zones rurales à ne pas posséder au moins une chèvre de cette race vers laquelle se sont tournés de nombreux éleveurs car facile à nourrir et à entretenir. De plus, elle rivalise avec la brebis sur le volet du gain et du bénéfice, sachant qu’un litre de lait frais de chèvre est cédé à 60 DA, un kilo de beurre à 700 DA. Notons, enfin, qu’a l’inverse de l’ovin et du caprin, la volaille a enregistré, depuis les débuts février, une chute libre en matière de prix, perdant 50% de son coût en s’affichant entre 150 à 180 DA le kg, après avoir surfé durant plus d’une année entre 250 et 350 DA le kg. Les œufs aussi ont été entraînés par cette subite chute des prix de la volaille, avec le plateau de 30 unités cédé à 250 DA, sachant qu’auparavant il était cédé entre 300 et 320 DA. Le bovin à lui aussi suivi cette sensible ascension sachant qu’une vache adulte et laitière de race espagnole vacille entre 20 à 25 millions de centimes selon le gabarit et le veau d’une année frôle les 15 millions de centimes.
Oulaid Soualah