Le chef-lieu de la wilaya de Bouira s’est mis à l’heure sud-africaine, jeudi dernier, à l’occasion de la visite de la vice-ministre des Arts et de la Culture de l’Afrique du Sud.
Accueillie en fin d’après-midi, avec toute la considération due à son rang, à la maison de la culture Ali Zaamoum, l’hôte de Bouira a pris connaissance de la situation historique et géographique de la wilaya et de son patrimoine culturel, dont la richesse et la variété, exposées dans différents stands, semblaient impressionner la responsable sud-africaine. Ainsi, elle a pu mesurer combien le passé de cette wilaya du centre, jouissant d’un climat favorable à son agriculture, est riche, comme l’attestent les photos exposées des ruines romaines au Sud (Sour El Ghozlane), du fort tuc Hamza (à Draâ El Bordj, Bouira) et d’autres prises de vue qui parlent de l’époque coloniale à Bouira. Aussi, grâce, entre autres, aux nombreux produits artisanaux exposés et aux poèmes récités, Mme la vice-ministre s’est laissée pendant un moment délicieusement emporter dans ce courant. A la fin de cette visite guidée, ladite ministre s’est vue offrir une robe traditionnelle : la fameuse robe kabyle, et un recueil de poèmes d’Ali Kharaoubi. Par la suite, au niveau de la salle des spectacles, se sont produits deux groupes artistiques sud-africains : «D.J. Bobsta» et «Marimba Vibration». Les spectateurs ont été transportés vers des sommets vertigineux avec un déluge de décibels. A travers leurs danses, qui semblaient à la fois si anciennes et si proches de nous, c’est toute l’Afrique du Sud qui passait : ses montagnes, ses savanes, sa flore, sa faune et son peuple qui a su triompher de l’apartheid en offrant aujourd’hui un modèle politique, économique et social reposant sur la réconciliation, l’amitié et la solidarité avec tous les autres peuples de la planète. L’envoûtement a été produit surtout par le tam-tam qui, sur un rythme effréné, portait le corps souple et athlétique des deux chanteuses presque au bord de la transe. Ainsi, l’Afrique du Sud a pratiqué, au cours de cette soirée, l’art de séduire et d’ensorceler avec des sons et des mots, dont les non-initiés n’ont pas de clef. Ainsi, grâce au groupe «D.j. Bobsta» et à sa diva Busiwa, mais aussi au groupe «Marimba Vibration», les Bouiris ont passé une soirée d’une rare intensité émotionnelle, en compagnie de Mme la vice-ministre Rejoice Mabudafhasi et de l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Algérie Denis Thokazani Dlomo, sans oublier les autorités civiles et militaires, à leur tête le wali Mouloud Chérifi. A noter que cette visite ministérielle sud-africaine s’inscrit dans le cadre de la semaine culturelle de l’Afrique du Sud en Algérie. Une semaine dédiée à l’amitié, à la culture et au partage entre deux peuples.
Aziz Bey