À l’initiative du musée national de la police, en collaboration avec la sûreté de la wilaya de Bouira, une journée d’étude sur l’histoire de la police algérienne a été organisée, hier à la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira. Cette conférence, à laquelle ont pris part les cadres locaux de la police et les autorités de la wilaya, à leur tête le wali de Bouira, ainsi que des représentants de la société civile locale, a été animée par Chawki Abdelkrim, directeur du musée national de la police. Des dizaines de lycéens et des étudiants ont été, aussi, conviés à cette conférence, au cours de laquelle le conférencier s’est étalé sur les différentes étapes historiques, ayant conduit à la constitution de cette institution républicaine. D’emblée, l’hôte de Bouira affirmera que la création de la police algérienne date du moyen âge, et la première force de police a été créée par le Royaume numide, sous le roi Massinissa : «Des formes et des traces ont été retrouvés, récemment, par des étudiants et des archéologues algériens à Constantine. Après des analyses, il s’est avéré qu’il s’agit bel et bien des traces de l’existence d’une police, qui gérait le royaume et de la vie quotidienne des citoyens», dira l’intervenant, qui exposera, par la suite, en détail l’évolution de cette institution, notamment, après l’arrivée de l’islam sur les terres du grand Maghreb. «Avec les différentes colonisations, cette police a été dissoute, mais juste après l’arrivée de l’islam et la constitution de différentes formes d’organisations politiques locales, la police algérienne refait surface, particulièrement sous l’ère des Omeyades, des Rustumides, des Fatimides et de Hammadides. Des époques lors desquelles la police a développé ses moyens, avec notamment l’introduction de différentes sciences et des brigades canines et a adopté des mesures organiques et administratives. On notera que le premier manuel de Police dans le monde a été pratiqué par les Hammadides à Béjaïa» a-t-il ajouté. Après l’indépendance de l’Algérie, la police algérienne s’est émancipée, notamment avec une organisation plus claire et des prérogatives bien détaillées : «Après l’indépendance, les premières troupes de police ont été formées par les soldats de l’ALN, qui ont pris, dans un premier temps, la tâche de l’organisation des villes, de la circulation et de la vie urbaine. Ensuite, la police a été mieux adoptée et mieux équipée, pour qu’elle soit installée partout dans les milieux urbains. Jusqu’à aujourd’hui, la police algérienne connaît de nouveaux progrès, notamment scientifiques et technologiques avec, entre autres, la formation de troupes spécialisées, pour la lutte contre le terrorisme, la drogue, la criminalité… Actuellement, sa tâche principale reste, sans doute, la sécurisation des biens et des citoyens, sans omettre les défis de l’heure actuelle, comme la lutte contre la cybercriminalité, pour laquelle la DGSN met en place d’importants moyens techniques et humains, pour éliminer ce genre de délits dangereux», a encore déclaré l’intervenant. En outre, le conférencier n’a pas manqué de saluer la mémoire de nombreux policiers, disparus lors de la décennie noire en combattant les terroristes armés.
Oussama Khitouche