Des dizaines de citoyens du village Ouled Abda, relevant de la commune d’Aïn Lahdjar, à l’Ouest de Bouira, sont montés au créneau hier, en organisant un sit-in devant le siège de la wilaya. Ils dénoncent, à travers cette action, «la situation de précarité, dont ils sont logés» et réclament leur relogement. Selon les protestataires, leurs habitations datent de 1958, et elles ne sont, rien d’autre, qu’un ancien camp de regroupement, érigé par l’armée française lors de la colonisation, pour concentrer les populations délocalisées de plusieurs villages limitrophes. Le calvaire de ces familles n’a pas cessé après l’indépendance, car aucune opération de relogement n’a été programmée à leur profit. Ils continuent, à ce jour, d’habiter dans des gourbis de fortune. Pire encore, ces villageois sont menacés de se retrouver à la rue, car les familles propriétaires des terrains, où le camp a été bâti, réclament leurs terrains. Une procédure judiciaire a été même entamée. «Nous vivons dans des conditions lamentables depuis 1958, avec nos familles et parents. Les 50 familles de 1958 se sont transformées en plus de 200 familles actuellement et de nouvelles baraques de fortune ont vu le jour. Crise de logement oblige !», dira un jeune protestataire. Selon ce dernier, l’ensemble des familles de ce village ont formulé des demandes de logements sociaux, mais rares sont celles qui ont en bénéficié dans la commune d’Aïn Lahdjar. «Nous avons plus de 200 demandes de logement, dont certaines datent des années 80. Malheureusement, les autorités locales, à leur tête le maire et le chef de la daïra, ne font que dans les promesses. Nous avons, aussi, proposé une régularisation de notre situation, pour nous inclure dans le programme des aides à l’habitat rural, comme ça a été fait dans d’autres communes, mais malheureusement, en vain», déplorent, encore, les protestataires. Ainsi, ces derniers redoutent la procédure en justice entamée par les propriétaires de terrains, pour leur délogement et s’interrogent sur leur avenir : «Sauf grande surprise, la justice va ordonner notre exclusion de ces terrains, car nous ne possédons aucun document. On se demande, désormais où peut-on aller ? L’APC ne possède actuellement aucun programme de logement et notre avenir est incertain. On se retrouvera, fort probablement, à la rue», se désole un autre contestataire, avant de fustiger les responsables de leur commune qui, selon-lui, «n’ont rien fait, depuis des années, pour régler ce problème». Dans une requête adressée au wali de Bouira, les villageois d’Ouled Abda se plaignent : «Nous avons perdu confiance en les autorités communales. Nous nous en remettons à vous, monsieur le wali, seul à être capable d’agir, pour régler définitivement ce problème».
Oussama K.
