«On a d’énormes compétences !»

Partager

à travers cet entretien, le producteur Nordine Amrouche revient sur sa dernière production encore en chantier et sur plein d’autres questions.

La Dépêche de Kabylie : Qui est Nordine Amrouche ?

Nordine Amrouche : C’est une jeune de 32 ans, titulaire d’un D E A en commerce, producteur réalisateur, natif du village Igouffaf, commune d’Ait Yahia, daïra de Ain El Hammam.

Comment êtes-vous arrivé dans le domaine de l’art, notamment le cinéma ?

Etant enfant, j’étais attiré par tout ce qui est artistique, théâtre, cinéma, poésie etc. Et étudiant à l’université de Hasnaoua, j’ai intégré l’association culturelle de Ain Zaouia entre 2007-2011, c’est dans cette association que j’ai fait mes premiers pas dans l’art de la comédie sous la houlette de Amar Sellami, metteur en scène où j’ai interprété le rôle de «Hocine» dans le film «Levghi N’Tayri», Désir ou contrainte, écrit par Karim Ould Ouelhadj. Ensuite, je participais chaque année presque à tous les ateliers de travail dans le cadre du festival du film amazigh où j’ai appris les notions de base de l’écriture de scénarios et de réalisations, et, c’est à partir de là que j’ai commencé à m’investir dans l’écriture de scénarios.

Quelle a été votre première réalisation?

«Tayri Karihène», film que j’ai écrit en 2013 qui est d’ailleurs diffusé à maintes reprises par TV4, dont les rôles principaux ont été interprétés par Rezika Nehlil, Djaffar Marouni, connu plus sous le pseudo de «Thayef3», Fatima Hamadi, pour ne citer que ceux-là .

Actuellement, vous êtes en tournage à Iferhounène. Peut-on savoir le thème de ce nouveau film ?

Je suis actuellement à la phase finale d’un feuilleton d’environ 25 épisodes qui traite d’un drame social intitulé, Trahison entre frères, en Kabyle «Lekhdai guer watmaten», comme son titre l’indique, il s’agit d’un homme riche qui, avant de mourir a laissé en héritage, des biens commerciaux et immobiliers à ses 05 enfants, mais dont la gestion fut confié à Djaffar, son fils ainé, qui a privé ses frères de cet héritage. Ce dernier, ayant au fil des années fait faillite, finira par mendier et grâce à ses frères, il… J’en laisserai aux spectateurs de découvrir la suite à l’écran.

Combien de temps de travail ça vous a pris ?

Minimum 3 mois sans interruption et, parfois pour un simple tournage, nous passons plus de 4 heures, suivant, les compétences et l’expérience des comédiens.

Qui finance vos productions ?

C’est avec mes propres moyens «Tanaslit Film», une boite de production dont je suis propriétaire.

Est-ce que vous allez récupérer l’argent investi dans cette production ?

Normalement, si le produit se vend bien. Cependant, mon seul et unique intérêt réside dans la promotion de l’art amazigh en général et du cinéma en particulier.

Il paraît que vous êtes également poète !

Effectivement, j’ai déjà édité en 2012, chez l’imprimerie les oliviers, un recueil de poésies intitulé «Tazdemt Isefra», tiré du vécu quotidien de notre jeunesse, à savoir, l’amour, l’exil, le mariage, le chômage, un recueil où j’ai rendu également un hommage aux mamans.

Quel regard portez-vous sur le cinéma amazigh ?

Nous recélons d’énormes compétences qui voudraient s’investir dans le domaine ; mais malheureusement, elles rencontrent beaucoup d’obstacles sur le terrain, à l’exemple d’écoles de formation, de sponsors et de subventions de l’État, pour ne citer que ces quelques inconvénients.

Un dernier mot ?

Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce produit, notamment l’APC d’Iferhounène, à sa tête, Hamid Ait Said, ainsi que le comité du village d’Ait Hamou. Et pour conclure, mon plus grand souhait, c’est de voir le théâtre et le cinéma amazighs trouver toutes leurs places dans notre pays et être au diapason des autres cultures du monde. Je remercie la Dépêche de Kabylie qui m’a donné l’occasion de m’exprimer.

Madjid A.

Partager