«Six mairies sont coupées pour défaut de payement»

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Dans le cadre du recouvrement de ses créances, la SDC a procédé à des coupures d’électricité pour plusieurs mairies. Le directeur, M. Salah Bara, explique dans cet entretien la démarche et évoque d’autres sujets relatifs au fonctionnement de la société.

La Dépêche de Kabylie : Où en êtes-vous avec la procédure de recouvrement de vos créances ?

Salah Bara : 50% de nos créances sont des abonnés domestiques, 20% ce sont les mairies, le reste ce sont les entreprises et les administrations publiques. Le pourcentage des mairies était plus important avant, environ 30%, mais avec les efforts fournis depuis le début de l’année dernière, à savoir procédures, séances de travail, rapprochement, réunions et mises en demeure, il a baissé. Malheureusement, certaines APC ne répondent pas et ne font aucun effort pour régler leurs situations. D’ailleurs, certaines ont l’électricité coupée actuellement, à savoir Sidi Naâmane, Tizi-Gheniff, Boghni, Zekri, Souama et Draâ El-Mizan. D’autres en revanche, on leur a rétabli le courant, suite à un engagement. Il s’agit d’Aït Yahia qui nous est redevable d’un milliard de centimes, et Maâtkas. Pratiquement toutes les mairies de la wilaya ont un retard de payement. Prenons l’exemple de la mairie de Tizi-Ouzou, c’est la plus importante, elle a un retard comme toutes les autres, mais on n’a aucun problème avec eux, avec un simple coup de fil on règle le problème et ils sont corrects avec nous. Il faut savoir que toutes les mairies qui n’honorent pas leurs engagements seront coupées dès la fin du premier trimestre. Je ne parle pas d’assainir complètement leurs créances, mais au moins avancer dans le payement des échéanciers.

Il y a le phénomène de fraude dans l’utilisation de l’électricité. combien de cas enregistrés dans la wilaya et sont-ils poursuivis en justice ?

On recourt à la justice pour le recouvrement de nos créances. Il faut savoir que les abonnés ordinaires détiennent presque 50% du portefeuille-créances. Ils sont saisis et dès que les quittances sont distribuées, il y a un délai de 15 jours pour les gens qui ne sont pas domiciliés et de 18 jours pour les domiciliés, pour payer. Par la suite, on procède à la coupure pour les gens qui n’auront pas payé. Si le citoyen conteste la facture, il a droit à un recours que nous examinons. Et si au bout le citoyen refuse toujours de payer, on recourt à la justice. Un autre cas où la SDC recourt à la justice, c’est le cas de la fraude. L’agent qui constate la fraude doit constituer un dossier avec des preuves matérielles. Chaque fraude induit un dépôt de plainte, c’est une exigence, une procédure réglementaire. Même si le citoyen paye la redevance, la procédure judiciaire se poursuit. L’année dernière, nous avons enregistré 893 cas de fraude qui ont tous été traités. 860 ont été réglés. Cette année, et rien que pour le mois de janvier, nos services ont enregistré 37 cas. Même avec le compteur électronique, il y a de la fraude, c’est pourquoi nous plombons le compteur. Et le premier acte de fraude c’est de déplomber le compteur.

Vous vous êtes toujours plaints des oppositions. pourriez-vous nous donner un aperçu sur la situation actuelle des projets ?

Les oppositions ont diminué de façon significative, mais dire qu’il n’y a pas d’oppositions est faux. Ça concerne notamment le réseau de transport, comme les cas d’Illilten et d’Akaoudj. Le cas d’Aït Mouhoub, quant à lui, on l’a réglé récemment avec M. le wali. Malheureusement, il y a des oppositions qui prennent beaucoup de temps comme celle de Beni Yenni qui a duré six mois, voire une année. Elles se répercutent négativement sur l’avancement des projets. Ce sont des années de retards. A un certain moment, le programme fonctionnait normalement, les entreprises disposaient des moyens humains et matériels nécessaires. Mais là en ces temps d’austérité, nous subissons lourdement les conséquences de tous ces retards. D’ailleurs, les programmes qui n’avaient pas été entamés sont gelés. Maintenant, pour l’indemnisation, il y a une procédure qui prend assez de temps. Depuis une année, on est entrés dans une période difficile, financièrement. S’il n’y avait pas eu tous ces retards, la wilaya aurait bénéficié de beaucoup plus que ce qu’on a aujourd’hui.

Justement, pourriez-vous nous dresser un bilan des raccordements et des mises en service dans la wilaya ?

Le taux de raccordement a dépassé les 76%. Le nombre de foyers qui bénéficient de cette énergie est de 163 000, ceux-ci consomment déjà. Plus de 40 000 foyers ne consomment pas encore. Le gaz est arrivé au seuil de la porte, mais les mises en service ne sont pas encore faites pour diverses raisons. Avec toutes les contraintes, on a néanmoins pu avancer.

Y a-t-il des mises en service prévues prochainement ?

Oui, plusieurs mises en service seront graduellement faites. Nous allons finir les chantiers qui sont en voie d’achèvement. Il y a Akbil, Aït Yahia, Abizar, Tigzirt et Maâtkas o&ugrave,; bien qu’il y eût du retard, on est revenus de très loin. On va mettre en service la totalité des projets achevés.

Une opération de modernisation des services de la SDC a été lancée. Où en êtes-vous ?

En effet, nous avons procédé à la modernisation de la gestion de nos services, notamment concernant l’accueil de la clientèle. On a introduit un nouveau système dénommé TSP (Terminal-saisie-portable). On est en train de poser des puces au niveau des compteurs, les citoyens ont certainement remarqué cette opération qu’on effectue même le week-end. Ce nouveau système mettra fin au relèvement manuel avec un stylo, qui présentait un risque assez élevé d’erreurs. Avec ce nouveau système, la fiabilité est à 100%. Il dispose d’une tête optique qui permet de capter l’indexe et de le saisir automatiquement, même si l’afficheur est défaillant. A Tizi-Ouzou, on est actuellement à 50% d’avancement dans l’opération.

Entretien réalisé par

Kaméla Haddoum

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