Le siège de la wilaya de Bouira était, hier matin, le théâtre d’une scène d’une rare violence.
En effet, sept jeunes demandeurs de logements sociaux, issus de plusieurs quartiers de la ville de Bouira, se sont introduits à l’intérieur de l’enceinte du siège de la wilaya et sont montés sur le toit de l’entrée principale du siège. Torses nus et armes blanches à la main, les sept jeunes, clairement sous l’influence de stupéfiants, ont menacé d’un acte de suicide collectif, en se jetant du haut de ce toit, qui donne sur un parking. Deux de ces jeunes se sont tailladé leurs corps à coups de couteaux, sous les yeux, éberlués, des citoyens, des fonctionnaires et des policiers en faction. Toutes les tentatives des deux officiers de la police, qui sont montés sur ce toit pour les dissuader et les raisonner, ont été vaines. Les sept jeunes ont refusé de voir le chef de cabinet du wali ou le secrétaire général de la wilaya, et ne demandaient qu’à voir le wali. Chose impossible, puisque ce dernier était en déplacement à Tikjda, pour lancer le programme officiel de la célébration de la Journée mondiale des personnes handicapées. Un peu plus tard, et constatant que ces sept jeunes n’avaient aucune intention de céder, les éléments de la police ont décidé d’évacuer les lieux, avec une opération rapide supervisée par le chef de la sûreté de la wilaya. Le siège de la wilaya a été, en premier lieu, évacué et fermé avant qu’une équipe de la brigade spéciale (BRI), n’intervienne pour maîtriser ces sept jeunes. Une opération musclée qui s’est déroulée en à peine deux minutes. Les policiers ont, finalement, réussi à maîtriser six jeunes, alors que le septième a pu s’échapper et s’est jeté dans le vide, à quelques dix mètres plus bas. Il s’en est sorti avec des blessures graves et a été évacué par des sapeurs-pompiers vers les urgences de l’hôpital de Bouira. Les six autres jeunes ont été, par la suite, conduits vers le siège de la sûreté de wilaya, où ils devaient répondre des chefs d’accusations de troubles à l’ordre public, d’occupation illégale du siège de la wilaya, notamment. Aux alentours de midi, les jeunes du quartier populaire de l’Ecotec ont violemment réagi en apprenant que les six jeunes, issus de ce même quartier, ont été emmenés au commissariat. Par conséquent, ils ont investi le grand boulevard à proximité du siège de l’OPGI en barricadant la chaussée à l’aide de pneus en flammes et autres objets hétéroclites. Dès lors, la circulation a été détournée par les policiers, pour éviter tout débordement entre les manifestants et les automobilistes.
O. K.