Le village Ibekarene a rendu hommage, avant-hier jeudi, au Chahid Touazi Si Ahmed dit Si Madani à l’école primaire qui porte son nom. L’événement est initié dans le cadre de la commémoration du 19 mars, jour de la Victoire qui coïncide avec sa date de naissance. Un riche programme a été tracé par le comité du village, la famille du Chahid et les habitants qui se sont impliqués. Il y a eu des chants patriotiques, de la poésie, des expositions photos de la guerre d’indépendance, mais aussi des témoignages. La cérémonie d’ouverture a eu lieu en matinée à l’école primaire donc avec l’hymne national et la levée du drapeau qui seront suivis d’une minute de silence observée à la mémoire des martyrs. Quelque 1 000 personnes étaient du rendez-vous, venues du village du Saint Sidi Touati, vénéré et apprécié par Ibekarene mais aussi des villages voisins d’Ath Handala qui ont d’ailleurs marqué leur présence et participé aux préparatifs et au bon déroulement de l’événement. Parmi le beau monde présent, on citera évidemment la famille du Chahid, les parents d’élèves d’Ait Saïd, d’Ait Ikene et d’Ibouyesfene, les représentants des comités de villages de la commune de Bouzeguene et d’Idjeur, le chef de daïra de la circonscription, le commissaire de police, les maires et élus de Bouzeguène, d’Idjeur et de Beni Ziki, l’ONM, la fédération de France, des élus APW, une délégation du musée régional du Moudjahid et de l’inspection ainsi que plusieurs moudjahidine venus de diverses localités de Kabylie. Une plaque commémorative en marbre a été fixée sur le mur d’une des salles de l’école suivie du dépôt d’une gerbe de fleurs. Place alors, aux alentours de dix heures, aux prises de paroles. Les trois maires présents de la daïra de Bouzeguene ont vu en ce geste une juste reconnaissance envers ces héros. Le fils du colonel Mohand Oulhadj, Akli a rendu à travers son intervention un grand hommage aux Moudjahidine et Chouhada qui ont relevé le défi depuis 1830. Prenant la parole, le frère du défunt dira : «Je remercie tout d’abord tous les citoyens d’Ibekarene qui ont fait cette halte à la mémoire de mon cher et regrette frère qui nous a quittés à l’âge de 25 ans. La dernière conversation que j’ai eue avec lui c’était quand il m’avait informé qu’il quittait la France pour rejoindre le maquis, il tomba au champ d’honneur en 1959 lors de l’Opération jumelle à Akbou d’après les témoignages. Mais on ignore à ce jour où se trouve sa tombe et on n’arrive pas à faire notre deuil. On voudrait bien se recueillir sur sa tombe. Je lance un appel à toute personne qui a des renseignements sur sa disparition de nous les fournir», conclura-t-il. À noter qu’à la fin de la manifestation, des attestations de remerciements ont été remises aux organisations et personnalités participantes avant que tous ne soient invités à déjeuner à la cantine et dans les différentes salles de l’établissement. «Nous avons aujourd’hui rendu hommage à Si Madani Touazi et commémoré la journée du cessez-le-feu. Mais notre grande victoire est surtout d’avoir réuni tous les enfants de notre village. Et comme jadis, nous avons pu faire revivre la fraternité et la solidarité villageoise. Je remercie les citoyens d’Ait Saïd, d’Ait Ikene et d’Ibouyesfene qui se sont impliqués tout comme nos habitants pour que cet événement soit une réussite. Nous sommes très heureux de revoir la force de l’union d’Ath Handala», dira Tayen Touazi président du comité du village Ibekarene.
Fatima Ameziane
