S. Ait Hamouda
à midi tapante, a sonné la fin des hostilités en Algérie. L’heure de la paix est venue et, avec, la souveraineté du pays. Ce qu’il y avait lors de cette journée mémorable du 19 mars 1962, ce sont les années de braises qui prenaient fin avec le départ des colonialistes et les joies d’un peuple qui se réconciliait avec lui-même et qui retrouvait les joyeusetés qui accompagnaient la nation enfin reconnue. L’Algérie connut le cessez-le-feu, les Français, certains, avaient préféré la valise au cercueil, selon la démagogie de l’OAS. Il arriva aux Algériens ce qui arriva aux Vietnamiens 10 ans plus tôt. C’est l’Histoire qui veut ça, et la franche lecture de ces choses ne manque pas d’interpeller les mémoires, jusqu’à nos jours. Il y eut des négociations dures, à mener pied à pied, entre des diplomates de métier et des diplomates de guerre, de jeunes Algériens qui menaient ces négociations tambour battant, qui «pourparlaient» du Sahara, qui discutaient avec le cœur, avec les trippes, avec leurs sens, avec leurs sentiments, algériens ils l’étaient jusqu’au bout des ongles. La fête de la victoire est advenue au moment où le peuple l’avait voulue, l’avait désirée, l’avait souhaitée. Mais reste le mea culpa de la puissance colonisatrice, là il demeure un hiatus, un problème, parce que celle-ci refuse, sous le prétexte qu’elle nous a apporté la civilisation. Merci la France pour les déportations, les expropriations, pour les tortures, pour les assassinats, Merci la France pour tout l’apprentissage de la civilisation, pour ce que tu nous as appris, tu nous as enseigné, tu nous as conseillé avec ton école et tes délires dont je ne me souviens pas tellement. Tu nous as scolarisés, en nous apprenant que «nos ancêtres étaient gaulois» et nous nous sommes aperçu que tu nous mentais, tu nous as appris que nous étions indigènes et nous nous sommes réveillés pour apprendre que nous étions fils d’un pays fier et vaillant. Puis, un 19 mars 1962, nous nous sommes rappelé que nous existions malgré toi, malgré tout.
S. A. H.