Sur les traces d’un combattant…

Partager

Historien et auteur d’un livre sur Cheikh Aheddad, Battache Ali que nous avons rencontré à Seddouk s’est confié à notre journal, en dévoilant que son prochain livre qui est en phase de collecte des informations est consacré au Moudjahid authentique Feddal Ahmed dit commandant Si Hmimi. Un livre traitant du portrait de ce Novembriste qui a fait sept ans de guerre et désigné par Amirouche chef de la Zone I du fait qu’il connaissait bien la région et ses problèmes spécifiques. Pour notre interlocuteur, le déclenchement de la révolution a été décidé lors de la réunion tenue à Ighil Ouadhou le 20 août 1954 sous la houlette de Si Larbi Oulebsir, un cadre du PPA/ MTLD. Si Hmimi a été désigné pour régler les problèmes des messalistes forts nombreux dans la région de Guenzet, car venus de partout se donnant rendez-vous dans cette région. Notre orateur a fait savoir que Si Hamimi a d’abord mené une campagne de sensibilisation pour les faire adhérer au FLN et devant l’intransigeance des chefs qui ont décliné la proposition, Si Hmimi aurait passé à l’action en chassant par la force les leaders et la base a rejoint l’ALN. Amirouche, en constatant la bravoure inouïe et son amour pour la patrie, l’a désigné en compagnie de Abderrahmane Mira pour assurer la sécurité d’un événement important que fût le Congrès de la Soummam, regroupant les principaux chefs du FLN un certain 20 août 1956 à Ifri Ouzellaguen. Continuant dans son récit, il a mis en exergue le rôle joué par Si Hamimi dans l’opération jumelle. Pour remonter le moral des troupes, le commandant vivait parmi ses djounoud, les sensibilisant à résister au coup dur que leurs a asséné l’ennemi qui a mobilisé toute sa force pour en finir avec les Moudjahidine. Selon l’orateur, Si Hmimi a beaucoup aidé, en 1960, Si Mohand Oulhadj dans le conflit des officiers libres. Ali Battache a même parlé des avancées dans l’écriture de ce libre. «Au départ c’est le tournage d’un film qui a taraudé dans mon esprit et en commençant à rédiger le scenario, je me suis rendu compte que c’est une personnalité qui a le rang d’un grand chef à qui il y a lieu de consacrer un livre ou deux pour retracer son parcours. Durant la première phase, j’ai lu les mémoires de ses compagnons d’armes, notamment ce qu’ils ont dit sur lui. Adjaoud Rachid, Abdelhafid Amokrane, Abdelaziz Ouali et Lemtai Rabah, pour ne citer que ces quatre. Durant la deuxième phase, j’ai fait des sorties à Beni Maouche pour entendre les gens sur les batailles qu’il a dirigées, dont les plus importantes sont celles de Delaga et de Sahel à Seddouk», a déclaré notre interlocuteur. Une rencontre entre ses anciens compagnons aura lieu le 27 mars 2017 à Béni Maouche, à l’occasion de la 13e année de son décès. Si Hamimi est né à Aguemoun en 1923. Jeune, il était berger et à l’âge adulte, il gérait le moulin à grains de ses parents. Puis il s’est reconverti en maçon exerçant dans toute la région, ce qui lui a permis de sortir de son cocon et rencontrer des gens de divers horizons. En apprenant ce qui s’est passé le 8 mai 1945 à Kherrata, où des milliers d’Algériens furent tués, la tristesse l’a envahie et fait jaillir en lui la fibre nationaliste. Il est décédé le 26 mars 2004 et enterré le 28 du même mois à El-Aâlia.

L. Beddar

Partager