Des détendeurs de licences de transport de la daïra de M’Chedallah que nous avons rencontrés à plusieurs reprises n’ont de cesse de dénoncer l’anarchie qui règne dans ce secteur et interpellent les pouvoirs publics sur la prolifération de « clandestins ». Ces derniers menacent le gagne-pain des transporteurs réguliers détendeurs d’autorisations et qui sont soumis à des charges estimées à 6.500 DA minimum par mois. Des charges auxquelles échappent ces fraudeurs et qui en plus, selon nos interlocuteurs refusent de se soumettre à la discipline et à l’organisation des transporteurs réguliers tels que le système de chaîne et tour de rôle au niveau des arrêts, le respect des lignes et destinations et enfin les prix pratiqués sur les usagers. Des clandestins qui ont les yeux braqués sur la recette du jour qu’ils arrivent à gonfler en procédant aux ramassages du maximum de clients dans une anarchie totale, selon nos interlocuteurs qui précisent «avoir à plusieurs reprises saisi les diverses organisations de l’État chargées de la régulation et de l’organisation de ce créneau». Mais en vain. Le désordre généré par ces fraudeurs sévit au niveau des lignes intercommunales et interurbaines au niveau du territoire de la daïra de M’Chedallah. Nos interlocuteurs évoquent l’argument de « compétences de circonscription » derrière lequel se réfugient les services étatiques concernés pour dégager leur responsabilité et dont certains interviennent dans des opérations « coup de poing » sporadiques pour calmer le jeu. D’autres ferment les yeux et laissent faire pour ne pas faire face à une crise du transport absorbée par ces « clandestins ». C’est un fait, mais a-t-on pensé aux voyageurs embarqués sans ménagement ni aucune forme de garantie ou assurance en cas d’accident ? De plus, certains transporteurs utilisent des véhicules complètement usés loin de répondre aux normes les plus élémentaires exigées pour l’exercice de cette profession dont un taux assez élevé des intervenants ne peut être qualifié que d’activité parallèle. Ce qui expose d’abord les usagers à des risques insensés et qui ensuite paralyse durement les transporteurs exerçant dans le strict respect des lois en service et qui se voient engagés dans une concurrence déloyale et malhonnête. Au moment où ce parc de véhicules utilitaires enregistre une explosion sans précédent, l’État doit s’ingérer énergiquement pour y mettre de l’ordre particulièrement dans ces régions de l’arrière-pays où à l’inverse des grandes villes, le citoyen n’affiche pas la culture de l’exigence d’une meilleure prise en charge même s’agissant des prestations de service qu’ils payent pourtant rubis sur ongle et au prix fort sans barème ni plafond, des prestations qui obéissent à la règle de l’offre, de la demande et de la disponibilité, une suite logique d’un marché libre, anarchique et débridé qui entraîne dans une chute libre le pouvoir d’achat et le niveau de vie de l’écrasante majorité des populations, notamment celles des régions reculées et de l’arrière-pays. Des régions où le client a perdu son statut de roi. Bien au contraire, il continue d’être traité avec mépris et arrogance comme au bon vieux temps. Sinon comment expliquer le fait qu’on continue à embarquer les voyageurs dans des véhicules de transport qui n’offrent aucun confort, ni propreté ni encore moins de sécurité en toute impunité. Devant cette situation anarchique caractérisant le transport des voyageurs dans la région de M’Chedallah, il est vivement souhaité une amélioration des services publics et un strict respect de la réglementation.
Oulaid Soualah
