Le réseau routier desservant les villages et hameaux de la commune d’Aït R’zine est dans un état de délabrement avancé.
De quoi en avoir sa claque quand on est astreint à l’emprunter quotidiennement. «Nous avons rarement bénéficié d’un projet en rapport avec la modernisation des routes sur les programmes sectoriels, alors que les ressources allouées à l’APC dans le cadre des plans communaux de développement sont trop maigres pour répondre à ce besoin», relève un responsable de la municipalité, concédant volontiers l’énorme retard qu’accuse la circonscription dans le secteur des travaux publics. Geundouze, le chef-lieu communal, illustre on ne peut mieux cette situation lamentable qui dure depuis des décennies. La RN 106 qui traverse l’agglomération, autant que les artères principales et les venelles des quartiers périphériques, affichent le même topo : affaissements, crevasses, bitume en lambeaux, accès en terre battue… Même l’opération d’aménagement urbaine inscrite dans le cadre de la résorption du déficit en VRD est à la traîne. «Il est de plus en plus difficile de se déplacer dans cette ville livrée aux griffures du temps. Les travaux d’acheminement du gaz qui ont tendance à s’éterniser rendent la situation encore plus alambiquée», fait remarquer un commerçant tenant boutique à Guendouze. L’état du réseau routier communal et les chemins vicinaux n’est guère plus reluisant. Se rendre au village Ouizrane, à Taourirt Ouabla ou à Tizi Alouane, relève de la croix et la bannière. «Notre route est une collection d’aspérités et de nids-de-poule. Aussi loin que puissent remonter mes souvenirs, elle n’a jamais bénéficié d’une quelconque opération d’aménagement ou de revêtement», maugrée un citoyen de Tizi Alouane, un des villages reclus et enclavés. «Nous sommes les eternels oubliés des pouvoirs publics, des citoyens de seconde zone qui n’ont qu’une existence administrative», tempête un habitant du village Bouchekfa. Tout aussi dégradée, la route du village Ouizrane donne du fil à retordre aux automobilistes, de plus en plus rares il est vrai, qui se hasardent à l’emprunter. «Nos problèmes ne se limitent pas uniquement à la route, même si l’état de cette dernière est déplorable. Notre village manque de tout, autant dire, il est déshérité», s’insurge un retraité du village. Des habitants de Ouizrane signalent que leur patelin est en passe de tomber en déshérence, après s’être graduellement vidé de sa sève humaine.
N. Maouche
