La fontaine d’Ouerdja polluée

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Construite de façon originale, la belle fontaine d’Ouerdja, située sur la route reliant les communes d’Ath Bouyoucef à celle d’Iferhounène, n’attire plus les nombreux adeptes de son eau si délicieuse.

Dans un passé récent, il fallait attendre son tour dans une chaine humaine pour remplir ne serait-ce qu’une bouteille de cette eau dont les consommateurs vantent tant le goût. De passage sur les lieux, il y a quelques jours, nous avons été surpris de n’y trouver personne. Et pour cause, deux affiches collées au dessus des robinets rebutent les consommateurs. L’un des avis informe la population de la pollution de cette eau qu’il faut éviter de boire. L’autre, provenant d’un laboratoire d’analyses bactériologiques détaille les noms des germes décelés dans l’eau. Ce liquide si prisé par la population et qui coule en abondance des robinets doit maintenant aller rejoindre les rivières ou se perdre dans la nature. Les passants qui prennent connaissance de cette alerte se demandent si les pouvoirs publics ont les capacités de remédier à la situation en cernant la source du mal et, éventuellement, la traiter. Pourtant, sur les flans de la colline au bas de laquelle la fontaine de Ouerdja prend sa source, nous n’avons remarqué aucune habitation dont les rejets seraient susceptibles d’être à la base du mal. De l’autre côté de la colline, sur la route du col de Tirourda, des femmes étaient en train de puiser de l’eau qui pourrait provenir de la même nappe phréatique, sans aucune crainte. Au grand dam des défenseurs de la nature, notre environnement se dégrade de plus en plus. Des décharges naissent au détour de chaque virage malgré le travail inlassable des habitants de certains villages et des ramassages de déchets effectués régulièrement par les APC. Cela ne semble pas suffisant puisque l’eau des sources saines auparavant, est déclarée subitement impropre à la consommation. Le glas des vieilles fontaines si chères à nos aïeux a-t-il sonné ? Si rien n’est fait pour les préserver, nous sommes condamnés, à plus ou moins brève échéance, à n’étancher notre soif qu’avec l’eau courante du robinet ou de bouteille. Et encore, les deux sont sporadiquement décriées par les consommateurs.

A. O. T.

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