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Peines de six mois à six ans de prison ferme

Après la mise en délibéré du procès des inculpés d'appartenance à Daech, le verdict est tombé hier : Six ans de prison pour Abdenour H, trois ans de réclusion à l'encontre de deux inculpés, une peine d'une année de prison pour un accusé, entre 6 et 18 mois pour onze autres et acquittement pour 16 mis en cause dans la même affaire.

Le procureur près le tribunal criminel de Boumerdès a requis, avant-hier jeudi en fin d’après-midi, des peines allant de trois à vingt ans de prison ferme contre 36 personnes inculpées d’appartenance à l’organisation islamiste Daech, dont la femme du mufti Merini Mohamed, alias Abu El Maram El Djazairi, ingénieur de formation en hydraulique. «Qu’importe les peines requises à votre encontre, les services spéciaux de sécurité auxquels je rends hommage vous ont empêchés de rallier ces groupes sanguinaires transnationaux en Syrie ou ailleurs». Cette phrase a été sévèrement prononcée par le procureur lors de son réquisitoire à l’adresse des accusés. Onze d’entre eux, tous natifs de Boudouaou, dont les dénommés Moukas Fares alias Abou Doudjana et Hammache Boubekeur alias Abu El Abass, ont été condamnés par contumace à une peine de réclusion de 20 ans. Les mis en cause sont principalement poursuivis pour  »création d’une branche de l’organisation djihadiste d’El Baghdadi en Algérie ». Appelée à la barre, la femme du mufti susmentionné, Yasmina G., inculpée de non dénonciation et appartenance à un groupe terroriste, niera en bloc les faits qui lui sont reprochés. «Mon mari m’avait dit qu’il partait pour une formation à l’Est du pays et j’ignore tout de ses agissements évoqués dans l’acte de renvoi des services de sécurité», a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle s’était séparée officiellement de son époux, à partir de sa cellule. Elle dira également qu’elle n’avait reçu de lui aucune somme d’argent, alors qu’ils ont quatre filles à nourrir, vêtir et scolariser, dont la plus âgée a 12 ans. Poursuivies pour le même chef d’inculpation suite à l’interception policière de leurs communications téléphoniques et le décryptage de leurs messages via internet, six autres femmes ont toutes nié leur intention d’aller en Syrie, via la Turquie, pour rejoindre ces djihadistes de Daeche, comme mentionné dans l’acte de renvoi. Appelés à la barre, les frères Mohamed et Faouzi Hicham, âgés entre 28 et 30 ans, ont notamment nié avoir reçu la somme de 80 000 DA de la part du terroriste de l’EI, El Kaaka, pour la remettre à leur sœur, candidate elle aussi au djihad en Syrie. D’autres mis en cause, originaires de la banlieue-Est d’Alger et de l’Est du pays, étaient aussi placés sous mandat de dépôt durant plus d’une année. Lors du procès d’avant-hier, où le procureur a requis contre eux des peines entre cinq et dix ans, ils avaient eux aussi rejeté l’accusation d’ «apologie des groupuscules sanguinaires de ladite organisation islamiste transnationale.» La veille, à l’entame du procès, d’autres accusés avaient été auditionnés, entre autres, le gérant d’une librairie à Béjaïa, Abdenour H. et ses deux femmes, respectivement inculpés de  »soutien à des éléments de cette organisation djihadiste d’El Baghdadi », et de  »non dénonciation de terrorisme ». Pour rappel, l’enquête de la police judiciaire sur cette affaire jugée «très grave» a été enclenchée en novembre 2005, suite à un dépôt de plainte à Rouiba, faisant état de la disparition de deux femmes, dont des indices fiables avaient démontré leur appartenance à Daeche. L’une d’elles, mariée au djihadiste en fuite Moukas, était soutenue par le nommé H. Abdenour. Ce prévenu a écopé après les plaidoiries de la plus lourde peine, six ans de réclusion criminelle.

Salim Haddou.

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