Les étudiants en grève illimitée

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Les étudiants de l’institut d’éducation physique et sportive de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira sont montés au créneau, hier, en enclenchant une grève illimitée. Ils ont, également, bloqué, le siège de leur département, signale-t-on. À travers cette action de protestation, les étudiants dénoncent la réforme du système éducatif datant du 28 novembre 2016, portant sur l’annulation de l’obligation de la matière «sport», pour les élèves des écoles primaires. En effet et dans une requête adressée aux deux ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, les étudiants grévistes s’interrogent sur les motifs ayant conduit à la suppression de cette matière. Une décision qui conduira, selon-eux, au rétrécissement des postes d’emploi proposés aux diplômés de cette filière. «Le décret 16-307, dont l’objectif souhaité est de développer cette discipline dans les écoles, ne fera en réalité que détériorer et dégrader cette discipline dans le système éducatif, et réduire, par ricochet, nos chances de trouver un poste d’emploi. Sinon, comment un enseignant de français ou d’arabe peut dispenser des techniques sportives à des élèves de moins de 11 ans ?», dira un étudiant rencontrés sur place hier. Et d’ajouter : «Cette décision est plus pénalisante pour les écoliers et les enseignants d’autres matières, déjà submergés par un volume horaire très chargé. L’on se demande, comment notre tutelle a accepté cette mesure, appliquée sans consultation ni préavis». Les étudiants grévistes ont soulevé, dans leur requête, trois principales revendications, à savoir l’annulation du décret interministériel 16-307, l’augmentation du volume horaire des séances de sport au niveau des trois paliers de l’éducation, ainsi que la création de nouvelles possibilités d’embauche pour les diplômés en sport, particulièrement dans la fonction publique. Les grévistes, rencontrés hier, semblaient déterminés à poursuivre leur mouvement de grève, jusqu’à la satisfaction des trois revendications, face à «l’absence totale de communication et de dialogue avec les responsables des deux secteurs». À noter, enfin, que d’autres étudiants de la même filière, inscrits dans les universités d’Alger, d’Oran et d’Ouargla, se sont joints, hier, à ce mouvement de protestation. Une réunion des représentants des quartes universités devra se tenir cette semaine à Bouira, font savoir les étudiants.

Oussama Khitouche

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